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Intervention de Augustin de Romanet

Réunion du 9 octobre 2008 à 9h15
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts et consignations :

Je n'ai pas qualité pour en attester.

Toujours en faveur des PME, nous avons également proposé d'augmenter de 50 % le financement d'OSEO, en le portant à 6 milliards. Compte tenu de l'ensemble des masses en jeu, cela peut apparaître comme anodin, mais j'insiste sur l'extrême prudence qu'il faut conserver dans la gestion de nos fonds : si les Français venaient à puiser largement dans leur livret A par exemple, il faudrait que la Caisse dispose des liquidités nécessaires. Cette prudence explique que la Caisse des dépôts consacre une part importante de ces fonds à des placements très sécurisés, principalement des titres souverains.

Au-delà de la gestion des Fonds d'épargne, nous sommes très attentifs à rester contracycliques. Ainsi, bien que nos plus-values boursières aient fondu dans le contexte financier actuel, je ne voudrais pas que nos dépenses d'intérêt général décroissent à due proportion. Cela aurait un effet procyclique, parce que nous réduirions nos investissements dans les PME via France-investissements et notre soutien aux investissements des collectivités locales, pour des centres commerciaux ou des rénovations de friches industrielles par exemple, ou nos bonifications à certains prêts sur fonds d'épargne comme les prêts pour haute performance énergétique. La Caisse des dépôts n'est cependant pas un puits sans fond. Elle n'a que 20 milliards de fonds propres durs, ce qui lui permet de détenir un portefeuille de placements de 60 milliards – actions, obligations, immobilier. Son portefeuille d'obligations est certes extrêmement sécurisé – un peu moins de 18 milliards d'encours moyen qui rapporteront cette année 780 millions – mais elle sera tout de même mécaniquement affectée par la crise des marchés d'actions.

Pour ce qui est de Dexia, la société est aujourd'hui constituée de trois entités : Dexia Crédit local, une banque de détail en Belgique et une banque privée de détail du Luxembourg. Tout est allé très vite : le vendredi 25 septembre, aucun signal extérieur ne laissait supposer une difficulté de liquidité. Le samedi, on nous disait que la situation de liquidité de la banque lui permettait de tenir trois mois. Le dimanche, elle n'avait plus que quinze jours devant elle et il fallait augmenter son capital de 7 milliards d'euros. Et le lundi, la banque ne passait pas la nuit en liquidités et avait besoin de 6,5 milliards pour assurer sa solvabilité… Pour la Caisse des dépôts, qui détenait environ 12 % du capital, cela représentait 720 millions d'euros. Conscients de notre responsabilité vis-à-vis de Dexia et de son importance pour les collectivités locales, nous étions disposés à faire plus, mais il n'était pas question de prendre à notre charge la totalité des 3 milliards d'euros de la parité française. L'État a finalement accepté de s'engager à hauteur d'un milliard. Dexia n'était pas entièrement tirée d'affaire car sa situation de liquidités restait extrêmement tendue et des incertitudes demeuraient liées à FSA, un rehausseur de crédit aux États-Unis, appartenant à Dexia. Cette nuit, le gouvernement belge a donc demandé aux États français, luxembourgeois de garantir, avec lui, les refinancements nouveaux que Dexia effectuera pendant l'année qui vient, ce qu'ils ont accepté.

Dexia a des portefeuilles de crédit aux collectivités locales parfaitement sains.

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