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Intervention de éric Woerth ministre du budget

Réunion du 19 novembre 2008 à 17h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

éric Woerth ministre du budget :

La désaffection dont souffrent les carrières scientifiques est en effet un phénomène général. Plusieurs facteurs peuvent l'expliquer.

Premièrement, la science semble être plus loin de nous – et donc plus loin de la culture scolaire – qu'elle ne l'était naguère. Il est plus difficile, pour un jeune enfant, de se projeter dans les métiers de l'astrophysique, de l'informatique ou de la médecine.

Deuxièmement, nous avons sans doute trop insisté auprès des jeunes publics sur les dangers de la science et sur les conséquences des progrès scientifiques sur l'environnement, les comportements, etc. La grande sensibilité des enseignants aux sujets environnementaux peut contribuer à accroître la défiance vis-à-vis des effets de la science.

Troisièmement, 45 % des élèves de terminale sont en ES, où l'on ne forme pas spécifiquement des scientifiques. Lorsque j'ai commencé ma carrière de professeur de khâgne, mes élèves étaient en grande majorité issus de terminales littéraires ; à la fin, dans ma classe du lycée Louis-le-Grand, les quatre-cinquièmes des élèves venaient de S. Il y a là un phénomène de fond qui nuit à la formation scientifique et à son utilité, et qui est à moyen terme un signe de déclin. À quoi cela sert-il de s'inscrire dans le processus de Lisbonne, qui mise sur l'intelligence, si nous n'arrivons à remplir les amphis qu'avec des formations générales ? Les think tanks étrangers observent d'ailleurs que la pénurie d'ingénieurs à l'horizon 2030 pourrait marquer le déclin de la France. C'est un problème dont il faut se saisir dès à présent.

À titre personnel, je serais assez d'accord avec vous pour considérer que lui consacrer un département ministériel à part entière, donnerait une plus grande visibilité à l'action en faveur des femmes. Il faut de temps en temps donner des coups de boutoir. Lorsque j'étais sénateur, j'ai voté en faveur de la parité : on ne peut attendre simplement que les choses arrivent. Dans le même ordre d'idées, j'ai pris des mesures fermes contre l'homophobie.

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