Je félicite moi aussi nos collègues pour leur rapport et j'ai tenu à être présente à sa présentation, compte tenu de l'importance de l'enjeu pour la santé publique.
Nous sommes en train de payer très cher la politique, portée par tous, visant à réduire les dépenses de santé en diminuant l'offre de soins. Nous nous sommes tous trompés. En plus, certains médecins ont été incités à anticiper leur départ à la retraite et la conception du métier de médecin a changé, sans doute sous l'effet de la féminisation de la profession. De même, comme dans les couples l'homme et la femme travaillent, il leur faut trouver deux emplois là où il en fallait un seul auparavant, ce qui est plus facile dans les centres urbains que dans les zones rurales qui manquent de médecins.
Il faut en effet adapter les numerus clausus aux besoins des régions. La sacro-sainte liberté d'installation va être remise en question, mais il aurait bien mieux valu le faire plus tôt, car il est difficile de changer les règles du jeu en cours de route alors que les études de médecine sont longues. La télémédecine ouvre une piste intéressante, à condition qu'il y ait une structure hospitalière à proximité, tout comme les maisons médicales car, en effet, les médecins isolés ne trouvent personne pour les remplacer, que ce soit pour leurs vacances ou au moment de leur retraite. Dans les zones sous-dotées en offre de soins, la charge de travail des généralistes est dissuasive, d'autant qu'ils sont privés de l'appui que pourraient leur procurer des spécialistes alentour. Les propositions du rapport vont dans le bon sens et elles devraient être reprises dans le texte « hôpital, patients, santé, territoires » que nous allons examiner, quitte à l'amender.
Le découpage des territoires de santé par les unions régionales des caisses d'assurance maladie (URCAM) est incompréhensible. Apparemment, les élus n'ont pas été consultés.