Me faudra-t-il conclure que l'ENA n'est finalement contestée que dans sa propre sphère ! Elle a encore un réel prestige, notamment en Europe, où nombre de nos voisins regrettent de ne pas disposer d'une telle école. Mais sans doute y a-t-il eu des déviances, liées au fait qu'un trop grand nombre de ceux qui avaient été préparés à des fonctions administratives ont fini par exercer des fonctions politiques. Cela étant, peut-être devrions-nous nous en prendre à nous-mêmes, politiques, de n'avoir pas su empêcher cette évolution, sans incriminer ceux qui se sont brillamment distingués dans ce système.
En dépit de son prestige, l'ENA n'a plus très bonne image ; il arrive qu'elle soit raillée à l'étranger. Le Président de la République a donc voulu qu'on « oxygène » le dispositif, notamment en supprimant le classement de sortie. Il n'en existe d'ailleurs pas dans toutes les grandes écoles, loin de là. Chaque élève peut par exemple postuler où il le souhaite à la sortie des plus grandes écoles de commerce. Et dans la fonction publique territoriale, les listes d'aptitude ne fonctionnent pas si mal que cela.
Nous prendrons un décret en Conseil d'État pour chaque école. Et, soyez-en assurés, la commission des affectations sera vraiment indépendante. Toutes les précautions seront prises pour qu'on en finisse précisément avec les accusations de copinage. Je regretterais profondément que la majorité ne suive pas le souhait du Président de la République.