Je partage votre analyse : il est primordial que chacun ait un toit, et c'est l'orientation nationale qui doit fonder l'action, mais son application concrète suppose des stratégies locales. La mobilisation s'impose, notamment pour les zones rurales à l'habitat disséminé, où les maires se sentent bien seuls. L'accompagnement de l'État leur est nécessaire. J'ajoute qu'un toit ne suffit pas - se pose aussi la question de l'amélioration de l'habitat, non seulement pour les locataires mais aussi pour les propriétaires occupants, comme vous l'avez souligné. Les élus ont un grand rôle à jouer en cette matière ; il leur revient en particulier de faire connaître les financements possibles. C'est un cheval de bataille pour le conseil général du Nord, qui a créé des « logements tiroirs ». Nous avons aussi créé un hébergement d'urgence, mais ces structures doivent être conçues dans le cadre général de l'aménagement du territoire car pour répondre efficacement à l'urgence, un maillage territorial est nécessaire.
Un autre problème est peu évoqué : le logement des personnes âgées qui, parce qu'elles sont calmes et peu exigeantes, ne se font pas entendre. A la campagne, elles habitent souvent des hameaux, mais elles veulent rester chez elles le plus longtemps possible, ou au moins dans leur commune. Or l'allongement de la durée de vie conduit à l'augmentation de l'occurrence des maladies dégénératives. Une piste ne serait-elle pas de favoriser la cohabitation des personnes âgées ? S'agissant enfin des logements sociaux, la difficulté tient aussi aux coûts de fonctionnement ; on ne peut construire sans chercher à les réduire.