J'apprécie votre connaissance de l'Allemagne contemporaine, monsieur le secrétaire d'État, mais certains de vos propos m'ont surpris. Vous avez notamment prétendu que la relation franco-allemande ne pâtissait pas de problèmes personnels. Puisque vous vous faites fort de renoncer à la langue de bois, reconnaissez plutôt qu'il y a eu des tensions, et que celles-ci sont essentiellement dues au comportement du Président de la République. Il faut espérer que ces difficultés appartiennent au passé, même si l'on peut en douter tant il est difficile, pour qui que ce soit, de modifier sa personnalité.
Vous affirmez par ailleurs que la détérioration des relations entre nos deux pays s'explique par l'existence d'une coalition au sein du Gouvernement fédéral d'Allemagne et par le fait qu'il faut également prendre en compte les contraintes posées par la Loi fondamentale. Or, rien de tout cela n'est nouveau : ce n'est pas la première fois qu'une coalition dirige l'Allemagne, et ce n'est pas non plus la structure fédérale de ce pays qui peut expliquer la situation actuelle.
Aux différentes pistes que vous avez évoquées dans la perspective d'améliorer la relation franco-allemande – mieux respecter l'identité de chacun, mettre de nouveaux dossiers sur la table, faire jouer la société civile –, j'ajouterai la nécessité de restaurer une relation interparlementaire vigoureuse, objectif qui mériterait des efforts supplémentaires. Au-delà des intentions vertueuses, j'aimerais par ailleurs savoir quelles mesures vous comptez proposer en vue d'effacer ces quelques mois bien tristes que nous venons de vivre dans le domaine de la relation franco-allemande, pourtant au coeur de la construction européenne.