Le but de notre amendement n'était pas de déstabiliser le secteur de la librairie. Nous avions en tête le problème des soldes. En tout cas, j'ai la profonde conviction que la loi Lang a besoin d'un lifting. Le néophyte que je suis trouve qu'elle « sent » 1981. Au-delà des règles que vous m'avez expliquées, je continue de m'interroger sur ces 16 % à 20 % d'invendus auxquels les libraires sont quasiment indifférents puisqu'ils leur sont repris au même prix. Comment mettre en place un système vertueux ?
Vous avez raison, le véritable enjeu, c'est Internet. La vente de livres en ligne est marginale en France puisqu'elle représente 4 % à 5 % du marché, mais elle progresse de 20 % à 25 % par an, malgré le prix unique. Cela signifie qu'elle fournit un vrai service, sinon, elle ne survivrait pas. Au fond, la question aujourd'hui, c'est de savoir comment le législateur peut aider les libraires à valoriser le conseil qu'ils offrent, et qui est le coeur de leur valeur ajoutée, autrement qu'en maintenant le prix unique. Jusqu'à présent, l'e-Book a été un échec. Vous avez de la chance, le livre est d'une portabilité formidable et si vous avez mieux résisté à la dématérialisation, c'est grâce à la portabilité du papier, et non à la loi Lang. Le livre est un objet étonnamment moderne. S'il le faut, on ne modifiera pas tout de suite la loi Lang, mais aidez-nous à trouver des réponses. J'ai tout de même été choqué d'apprendre le pourcentage d'invendus et le nombre d'ouvrages qui sont mis au pilon. Le bilan CO2 des livres vendus par Amazon n'est pas bon, vous avez raison. Si une commission se penchait sur Internet et l'écologie, qui sont de vrais sujets modernes, les comparaisons qu'elle ferait seraient riches d'enseignement.