Pour côtoyer des grands libraires en Haute-Garonne, comme la Fnac, ou Christian Thorel et ses associés de la librairie Ombres blanches à Toulouse, le fait de débattre du livre comme s'il s'agissait de tomates ou de pruneaux me gêne un peu, même s'il faut aussi parler d'économie. Les libraires sont des passeurs de la littérature, comme l'a souligné M. Yvert, et je tire d'ailleurs de mon expérience d'enseignante à l'université que le prix du livre n'est pas une revendication essentielle parmi les lecteurs. Ne trouve-t-on pas chez Folio ou dans la collection « Livre de poche » des ouvrages de littérature à deux euros ? En tout cas, c'est un peu fausser le débat que de vouloir tout mettre à plat comme si tout était marchandise de même qualité et de même portée.
Je souhaite qu'au-delà du Conseil du livre, où ne siège semble-t-il qu'un parlementaire, une mission soit créée qui permette un vrai débat sur le livre, sur le rôle des librairies indépendantes labellisées et sur la littérature en général, car, je le répète, le marché du livre n'est pas de même nature que celui du pruneau ou de la tomate, même s'il ne faut pas pour autant les mépriser.