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Intervention de Michel Françaix

Réunion du 2 juillet 2008 à 10h00
Commission des affaires culturelles, familiales et sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

Je suis heureux à la fois de l'organisation de cette table ronde et du consensus qui semble se dégager dans la façon d'aborder le sujet.

Pour avoir été chargé de mission auprès du Président de la République en 1981, je puis rappeler que la loi du 10 août répondait à quatre thématiques, toutes liées à la notion de pluralisme : maintien d'un nombre élevé d'éditeurs – c'est d'ailleurs une profession qui n'a pas connu de concentration excessive puisque l'on trouve des éditeurs de toutes tailles ; pluralisme de l'offre – car les librairies jouent un rôle important dans la mesure où l'on peut y discuter et réfléchir ; protection des auteurs – afin de ne pas en rester aux quatre auteurs qui vendent, mais également de favoriser la création ; possibilité, enfin, pour le citoyen lecteur de disposer d'un large choix et de s'intéresser à des thématiques différentes.

Comme il n'existe pas de loi taboue, il est toutefois normal de se demander aujourd'hui si ces choix sont encore valables. Il apparaît cependant, même si certains ajustements sont à faire, que la politique du livre continue de répondre à ces quatre thématiques intéressant l'éditeur, le libraire, l'auteur et le lecteur. Le cadre est toujours celui du pluralisme culturel, ce que d'aucuns appellent exception culturelle ou encore politique de civilisation.

La démarche initiée, dans un rôle de néophytes, par nos deux collègues parlementaires est toutefois intéressante en ce sens qu'elle permet de se demander si, au-delà de ce pluralisme culturel, une dynamique supplémentaire en faveur du livre ne pourrait pas être apportée. Si l'on arrive à me démontrer que l'on peut y arriver en jouant sur quelques points de détail, je ne pourrais alors qu'être favorable à la mise en place d'un groupe de travail – surtout si le Président de la République ne s'en occupe pas !

En tout cas, il ne faudrait pas, au moment où la publicité disparaîtrait dans le service public de télévision – ce qui lui permettra de mieux se porter – et où celle en matière d'édition détiendrait une part relativement importante, que tout ajustement dans le domaine du prix unique aboutisse à ne conserver que quelques libraires importants qui ne s'intéresseraient qu'aux six ou sept livres qui réalisent 80 % des ventes. Une telle accélération de l'histoire ne correspondrait pas, j'en suis sûr, pas à la volonté du président de la commission.

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