Je me félicite de l'organisation de cette table ronde, car aborder la question du livre sous le seul angle du bilan était quelque peu réducteur.
Pour ma part, si je reconnais les mérites de la tomate et du pruneau, je ne les confonds pas pour autant – de même que la galette saucisse, pour prendre un exemple tiré cette fois d'Ille-et-Vilaine – avec le livre. Ce dernier est en effet lié à l'éducation et à l'édification de la personnalité. La responsabilité collective que nous avons en la matière n'est donc pas d'ordre simplement économique. Aussi n'est-il pas illogique qu'un secteur aussi essentiel à la vie intellectuelle d'un pays ressortisse à un marché réglementé. Les différents propos que nous avons pu entendre aujourd'hui témoignent d'ailleurs de cette nécessité.
La notion de librairie indépendante de référence répond justement à ce besoin d'éducation non seulement à l'école, mais aussi – car pourquoi devrait-elle s'arrêter là ? – toute la vie, à l'instar de la formation professionnelle. À cet égard, la fonction de conseil du libraire et l'organisation de l'édition et de la distribution des livres sont essentielles.
Quant aux marges arrières, si vous, les méchants éditeurs, en faites, attendez-vous à être mis au pilon !