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Intervention de Alain Gründ

Réunion du 2 juillet 2008 à 10h00
Commission des affaires culturelles, familiales et sociales

Alain Gründ, directeur général de la société électre, président du bureau international de l'édition française :

Lorsque l'on soumet à comparaison les chiffres du marché britannique, on oublie que celui-ci est à 35 % un marché d'exportation. Nos confrères britanniques affirment qu'ils feraient tous faillite s'il ne disposait que du marché intérieur. Le marché américain est pour eux essentiel, de même que celui de la coédition. C'est flagrant lorsque, dans les grandes foires internationales, nous essayons de leur vendre nos projets et qu'ils nous répondent invariablement : « We are here to sell, not to buy. » Les marchés britannique et américain sont très fermés. Ils proposent très peu d'ouvrages traduits du français et d'autres langues.

Le bureau international de l'édition française organise fréquemment des rencontres entre professionnels. Les confrères étrangers qui bénéficient d'un système de régulation s'en disent satisfaits et ceux qui n'en bénéficient pas nous demandent comment faire pour l'obtenir. Cela dit, les lois ne sont pas faites pour faire plaisir aux professionnels. L'essentiel est que le prix fixe permette de vendre des livres partout, à l'opposé de ce qui se pratique dans la distribution sélective.

À l'époque où je présidais le Syndicat national de l'édition, M. Martin Bangemann, président du parti libéral allemand et ministre fédéral de l'économie, a plusieurs fois déclaré publiquement : « Je ne veux pas subventionner les librairies comme des maisons de la culture. Je leur donne un prix fixe pour qu'elles se débrouillent toutes seules dans le contexte d'une économie libérale ». Et il est vrai que le consommateur bénéficie d'un système ouvert. Le prix de revient du livre est très dégressif en fonction des quantités produites. En outre, l'économie du livre est une économie de l'offre. Si l'on met partout des livres sous les yeux des consommateurs, qui achètent en général par impulsion, on a des chances d'en vendre plus, donc de faire baisser les coûts.

Comme l'a rappelé M. Benoît Bougerol, la concurrence entre les éditeurs est effrénée. Si tel n'était pas le cas, ceux-ci ne fixeraient pas des prix de catalogue à 14,95 euros ou 9,90 euros. La loi n'est nullement anticoncurrentielle : grâce au système du prix unique, le consommateur paie moins cher. De plus, le délai que tendaient à modifier les amendements permet aux d'ouvrage de fonds de se vendre. Ils représentent aujourd'hui, ce qui n'avait pas été le cas depuis longtemps, plus de 50 % des ventes. Il en résulte une réduction du gâchis et un renforcement de la permanence du livre. Cela étant, tout est perfectible et je suis prêt à contribuer à l'établissement d'un bilan.

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