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Intervention de Jean-Michel Janeau

Réunion du 21 janvier 2009 à 11h15
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Michel Janeau, représentant le syndicat UNSA :

La construction de l'Europe de la défense a été évoquée ; mais je relève que ce rapprochement apparaît comme une chimère, dans la mesure où seuls des rapprochements politiques sont actuellement envisageables. Le service stratégie de DCNS le reconnaît d'ailleurs clairement. Lorsqu'on regarde les déboires de l'A 400 M ou le projet FREMM, réunissant la France et l'Italie et qui aboutit à construire deux bateaux très différents, on peut s'interroger sur la nécessité de faire de tels regroupements.

Un rapport paru la semaine dernière aux États-Unis a d'ailleurs conclu que les rapprochements capitalistiques qui ont été effectués, en particulier dans le domaine de l'industrie navale, n'ont pas permis de réaliser des économies budgétaires.

Il ne faut pas perdre de vue qu'une évolution de DCNS vers un statut de systémier pur exclurait la majorité des effectifs de l'entreprise qui ont vocation à fabriquer et à entretenir des bateaux. Au total, les équipementiers représentent à peine le quart des effectifs ; les emplois qui pourraient disparaître si une telle évolution se confirmait, représenteraient l'équivalent de trois fois les effectifs de Saint-Nazaire.

Les transferts de technologies apportent, comme au Brésil, des chiffres mirifiques en termes de chiffre d'affaires, mais quasiment rien en termes d'activité, même si, dans le cas particulier du Brésil, une partie du bateau pourrait être construite en France. Mais que ce soit pour les FREMM grecques ou pour les sous-marins indiens, la part de DCNS est extrêmement minime. Dans le cas du Barracuda, on envisage même de faire faire une partie des études en Inde. Il faut faire donc attention aux dérives qui peuvent accompagner la création de filiales.

DCNS dispose déjà de filiales dans lesquelles elle est minoritaire : c'est le cas en Inde ; c'est le cas de la filiale qu'elle détient avec Veolia pour l'activité de soutien des sites ; ce sera le cas de celles prévues en Malaisie ou en Arabie Saoudite. Ce n'est revanche pas le cas de Sirehna où DCNS détient 65% du capital et, a priori, ce ne sera pas le cas de la filiale qui est en cours de constitution au Brésil.

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