La CGT a toujours été hostile à des rapprochements capitalistiques qu'ils soient français ou européens. C'est pour cette raison que notre syndicat a combattu avec une grande fermeté la loi de 2004 car, comme je l'ai déjà souligné, cela revenait à ouvrir la boîte de Pandore. Tous les exemples montrent que dès lors que l'on s'engage dans cette logique pour des activités de l'État ou des services publics, on la mène à son terme. Et c'est aussi pour cette raison que la CGT était opposée à la loi de 2001 qui transformait le statut de l'entreprise.
Hier, M. Denis Ranque, en tant qu'actionnaire de DCNS, a considéré que le nouveau président-directeur général de DCNS, M. Patrick Boissier, a pour feuille de route un rapprochement capitalistique européen et qu'il devra faire de DCNS une super société centrée sur les systèmes, abandonnant la construction navale militaire. Il a même déclaré il y a quelque temps que les coques seraient réalisées dans les pays d'Asie. Sa vision se résume donc en l'abandon du savoir-faire manuel et de tout ce qui concerne la construction de coques de navires, hormis la construction de sous-marins nucléaires.
Nous ne comprenons pas qu'un ministre qui a 12 000 salariés sous sa tutelle ne veuille pas nous recevoir. C'est pour cette raison que nous sommes ici aujourd'hui, que notre déclaration a cette tonalité et que nous continuons à exiger une réunion tripartirte. Le ministre aurait-il peur de recevoir les organisations syndicales ? Manquerait-il de courage ? Ne laissons pas les industriels décider de l'avenir d'une telle société. Les décisions qui vont être prises sont éminemment politiques. Chacun doit prendre ses responsabilités : le Parlement ne peut pas se contenter de ratifier les décisions des industriels.