Sans vouloir faire de polémique, je me permets de signaler à nos collègues de la majorité qui semblent surpris des conclusions du rapport d'information de la commission de la défense sur l'exécution de la loi de programmation militaire 2003-2008, que les avis budgétaires de la commission des affaires étrangères, rédigés par des commissaires de l'opposition sous cette législature et sous la précédente, ont régulièrement dénoncé la sous-exécution de cette loi de programmation.
Plus fondamentalement, la construction de l'Europe de la Défense s'est toujours heurtée à deux difficultés : les Britanniques avaient de l'argent à y consacrer mais n'y étaient pas très favorables, tandis que les Allemands, qui la voyaient d'un bon oeil, n'avaient pas de moyens financiers pour y participer. Le retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN est présenté comme un moyen de favoriser le développement de l'Europe de la Défense. Mais les Britanniques ne remettent pas en cause le principe de non-duplication entre les moyens de l'OTAN et ceux de l'Europe de la Défense, notamment en matière stratégique, et les Allemands ne semblent plus aussi proches de la France sur ces questions qu'ils l'ont été par la passé : tout comme l'accord de Siemens avec le groupe russe Rosatom au détriment de son partenaire français Areva, l'échec de l'A400M témoigne de la détérioration des relations franco-allemandes.