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Intervention de Jacques Myard

Réunion du 31 mars 2009 à 17h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

En ce qui me concerne, je ne me réjouis pas de l'atlantico-béatitude de notre rapporteur et je tiens à le dire avec la plus grande énergie. L'européanisation de l'OTAN relève du mythe et cela est dit par de nombreux militaires, dans la plus grande discrétion parce qu'ils sont tenus par le devoir de réserve. On ne changera pas les concepts qui règnent à l'OTAN, dont le logiciel est nord américain et ce ne sont pas nos partenariats européens limités qui vont changer la nature de cela. J'en veux pour preuve, M. le rapporteur, l'Agence européenne de défense, dont on sait bien qu'elle est déjà morte.

D'autant plus morte que les Européens, les Britanniques, les Allemands et les Néerlandais, viennent de financer à fonds perdus l'ACF, l'avion de combat futur, sans avoir le moindre retour de savoir-faire industriel. Lorsqu'on se prive, en Europe, de la capacité technologique de construire un avion de combat de nouvelle génération, qui viendra après les autres, Rafale et Eurofighter, on va dans le mur et on ne peut donc pas parler d'européanisation de l'OTAN.

Ce qui s'est passé est extrêmement grave en cela qu'il n'y a plus qu'un seul constructeur aujourd'hui capable de développer un avion. C'est Dassault, qui garde la maîtrise technologique. Les autres ont totalement aliéné leur savoir-faire et ont financé l'avion de combat futur américain.

Je demanderai donc à notre rapporteur un peu de retenue. Ce projet de loi de programmation militaire tient compte du reformatage à la baisse des forces armées françaises. Je constate en effet que la mission de défense augmente de 5 % en euros courants, passant de 29 à 31 milliards d'euros sur la période. Si l'on tient compte du fait qu'il s'agit d'euros courants, cela revient à une réduction très forte des moyens de la France consacrés à la mission Défense. C'est la raison pour laquelle on peut s'en inquiéter et non pas dire que tout va bien, car ce n'est pas le cas.

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