À mon tour, au nom du Nouveau Centre, je salue le travail effectué par la commission et par son président François Ailleret. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt les documents qui nous ont été transmis. J'aimerais d'ailleurs que le président de la commission des affaires économiques autorise la diffusion auprès de nos collègues d'un document particulièrement intéressant appelé « Tendances générales sur le courrier en Europe ».
À titre personnel – car nous n'en avons pas encore débattu au sein du groupe –, je suis très « pro-Ailleret ». François Brottes a raison de souligner que dans ce genre de débats, chacun a ses points de repère. Le mien, en l'occurrence, serait plutôt EDF. Cette entreprise a en effet un statut de société anonyme, son capital est ouvert à hauteur de 12 ou 13 %, et elle a signé avec l'État un contrat de service public. C'est, me semble-t-il, un exemple à suivre.
Selon François Brottes, le problème de La Poste n'est pas l'argent, car l'État s'est engagé à apporter 1,3 milliard d'euros et la Caisse des dépôts, 1,5 milliard. Mais nous sommes aujourd'hui dans un contexte bien particulier : en raison de la crise, l'État a ouvert en grand – à juste titre, me semble-t-il – les vannes des finances publiques, faisant passer le déficit prévu de 50 à 80 milliards d'euros, ce qui aura un impact sur la dette. Mais un jour nous sortirons de la crise : pour ne pas aggraver la dette transmise à nos enfants, nous devrons resserrer les conditions d'investissement de l'argent public. J'ai peur qu'alors, vers 2010-2011, La Poste fasse les frais de cette nouvelle politique.
C'est pourquoi je soutiens la proposition de M. Ailleret de changer le statut de La Poste et d'ouvrir son capital à des fonds publics. Le recours à la Caisse des dépôts me paraît justifié, car il s'agit d'un actionnaire de long terme, avec lequel La Poste peut partager des objectifs de long terme.