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Intervention de Guy Teissier

Réunion du 3 mars 2009 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Teissier, président :

Votre argumentation a notamment évoqué les facilités données aux industriels par l'intégration et l'aspect symbolique du retour de la France, ainsi que les perspectives exprimées, selon les mots du Président, par la formule : « plus d'OTAN pour plus de défense européenne », tout en vous demandant comment cela pourra se faire.

Vous n'avez, en revanche, jamais évoqué la perte de souveraineté que redoutent certains parlementaires ou certains Français. Il m'a semblé, à vous entendre, que, si vous voyez peu d'avantages au retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN, vous n'y voyez pas non plus beaucoup d'inconvénients.

Vous avez indiqué, et je ne suis pas loin de souscrire à votre analyse, que les pays appelant de leurs voeux une défense européenne sont peu nombreux, et que la France joue souvent en la matière un rôle de leader. Les plus rétifs sont les nouveaux arrivants – ce qui est bien compréhensible car, durant le demi-siècle que les anciennes républiques du bloc de l'Est ont passé sous la chape de plomb du marxisme, la seule image de la liberté dont ils disposaient était celle du cow-boy fumant une cigarette Marlboro, avec pour fond sonore la vérité martelée par Radio Free Europe. On comprend bien que, pour ces pays, si l'économie relève de l'Europe, la défense dépend de l'OTAN.

Face à ces États qui craignent que la France ne veuille se singulariser par des attitudes cocardières en les entraînant dans une défense européenne conçue contre l'OTAN, le Président de la République a voulu montrer qu'il n'y avait pas d'antagonisme entre les deux : les Américains savent qu'ils n'ont pas d'alliés plus fidèles que les Européens et nous savons quant à nous qu'en cas de vrai coup dur, nous n'aurons pas d'allié plus sûr que les États-Unis.

Vous avez posé la question, qui me tient à coeur depuis longtemps, de savoir quelle est la mission de l'OTAN. Il s'agit bien, en effet, de la redéfinition d'un pacte jadis créé face à un autre pacte. Selon vous, monsieur le ministre, est-ce de l'extérieur ou de l'intérieur de l'OTAN que nous pourrons le mieux faire évoluer l'OTAN dans des missions nouvelles qui restent à définir ?

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