Créée en 2004, la filiale EURENCO est détenue à 60 % par la SME, à 20 % par Patria, une société finlandaise qui travaille dans le même secteur, et à 20 % par la société suédoise Saab. EURENCO devait constituer un pôle européen d'excellence pour la fabrication des poudres et explosifs ; un afflux extraordinaire de commandes de l'État était d'ailleurs annoncé. Au bout de cinq ans, il ne s'est rien passé. À cause notamment des retards de commandes de l'État, la situation financière de la filiale s'est significativement dégradée. Néanmoins, comme EURENCO fait toujours partie du groupe SNPE, elle a pu bénéficier de son soutien et maintenir 400 emplois. L'avenir semble s'améliorer, les commandes et la production augmentant.
Cette année, SNPE va bénéficier d'un apport financier qui va permettre l'apurement de sa situation, mais aussi le développement de l'activité d'EURENCO.
Je tiens à rappeler que la SNPE s'est initialement constituée à partir de dix poudreries. Nous exerçons tous le même métier, c'est-à-dire la chimie des matériaux énergétiques, quel que soit notre spécialité, qu'il s'agisse du propergol ou des explosifs à usage militaire. Tout l'acquis scientifique et technologique et toute l'histoire des poudres et explosifs se trouvent au centre de recherche du Bouchet. Il travaille sur les études et le développement, ainsi qu'à la recherche de produits nouveaux et d'applications nouvelles.
La création d'EURENCO a surtout profité à nos partenaires. La fabrication des poudres a quitté Bergerac pour la Finlande, et nous y avons perdu une part de notre expérience. Nous conservons cependant une dimension stratégique et nous sommes capables de produire des munitions pour nos armées. Le site de Sorgues est ainsi la dernière usine d'explosifs en France ; s'il ferme, il faudra les acheter à l'étranger.
Au final, EURENCO se trouve bien au sein de la SNPE, tant sur le plan économique que sur le plan scientifique ou technique.