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Intervention de Alain Néri

Réunion du 16 avril 2008 à 12h45
Commission des affaires culturelles, familiales et sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Néri :

a souligné qu'il convient de prendre garde à ne pas déraper en s'engageant sur la voie de l'adoption d'une loi purement répressive, alors que les précédentes lois relatives au dopage, dont il a été rapporteur, comportaient chacune un ensemble de dispositions au service de la prévention, qu'il s'agisse de la loi du 28 juin 1989 relative à la prévention et à la répression de l'usage des produits dopants à l'occasion des compétitions et manifestations sportives, dite « loi Bambuck », ou de la loi du 23 mars 1999 relative à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage, dite « loi Buffet ». Le dopage ne constitue en effet pas seulement une tricherie ; c'est aussi une question de santé publique. En aucun cas il ne convient d'encourager le laxisme en la matière.

Puis il a évoqué son engagement ancien dans la lutte contre le dopage, notamment au travers du dépôt d'un amendement destiné à mettre un terme à un système qui s'assimile en définitive au trafic de drogue : cet amendement visait à accroître les peines encourues par les pourvoyeurs de produits dopants à l'intention des sportifs lorsque ceux-ci agissent en direction des mineurs ou en bandes organisées, s'inspirant de la législation existante en matière de stupéfiants.

Les autorisations d'usage à des fins thérapeutiques (AUT) sont une véritable hypocrisie dans la mesure où il est aisé d'en obtenir. Aux Jeux olympiques d'Atlanta, 80 % des athlètes disposaient d'une AUT de la Ventoline, médicament bien connu des asthmatiques.

Il faut malheureusement craindre que les conséquences terribles du dopage ne soient pas encore appréciées à leur juste valeur, en particulier concernant les jeunes. Si l'ancien président de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, M. Jean Le Garrec, reprenant l'expression d'un ancien joueur de rugby, déclarait : « nous ferons de vilains vieux », le risque existe surtout que, dopés, les sportifs ne fassent pas de vieux du tout !

En matière d'AUT, la solution est connue : il faut pratiquement interdire ces autorisations car, au final, les sportifs les plus sanctionnés sont actuellement ceux qui sont véritablement malades, comme le montrent certains exemples récents. Le problème n'est pas si compliqué : les sportifs professionnels n'ont qu'à se mettre en congé maladie lorsqu'ils sont malades, tandis que les sportifs amateurs ne sont nullement obligés de faire de compétitions dans de telles circonstances. De nombreuses avancées ont déjà été réalisées dans la lutte contre le dopage, notamment avec la multiplication des contrôles inopinés, particulièrement efficaces ; il faut maintenant passer à une autre étape et interdire systématiquement les AUT. Force est de constater que ce projet ne le permet pas.

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