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Intervention de Jacques Dermagne

Réunion du 31 mars 2009 à 16h00
Délégation à l’aménagement et au développement durable du territoire

Jacques Dermagne, président du Conseil économique, social et environnemental :

Il ne sert à rien de polémiquer sur ces sujets : il faut en débattre avec les pilotes et les aiguilleurs du ciel, et de prendre en compte le bonheur des gens, en termes de qualité de vie comme d'emploi. Si je fais du rétablissement de la confiance une priorité, c'est que j'ai constaté que tout le monde se parle mais que personne ne s'entend.

Nous avons tous les mêmes préoccupations, mais il est difficile de donner à un pilote ou à un aiguilleur du ciel, le sentiment qu'il est un mauvais citoyen s'il ne fait pas l'effort nécessaire pour mettre en oeuvre les procédures par vent arrière ou fondées sur des pentes lentes – de même qu'il est difficile de responsabiliser nos concitoyens sur le gaspillage de l'eau. Ce sont des problèmes sociologiques qui ne pourront être résolus que par la confiance et grâce à un travail commun des élus, des responsables économiques et des opérateurs.

Plus les moyens de communication se développent, plus les rumeurs, les procès d'intention et les considérations électorales prennent de l'importance. C'est pourquoi je propose qu'une personnalité reconnue prenne en charge l'application des décisions.

Vous avez raison, le pilier environnemental est faible. Cet aspect est devenu prioritaire et il faut le traiter, c'est évident. Toutefois, il me paraît inutile d'agiter le chiffon rouge. Les vols de nuit sont la principale préoccupation des riverains et des élus locaux, mais des décisions cruciales sont en cours de négociation concernant le choix de la porte aéroportuaire de l'Europe.

Ce rapport ayant suscité le déplacement au palais d'Iéna des PDG des plus grandes entreprises américaines, j'ai souhaité prendre en compte les intérêts de la France. Cela ne signifie pas que les aspects environnementaux ne sont pas une priorité pour moi, mais il faut savoir livrer certains combats de manière indirecte. Ce ne sera possible que s'il s'agit d'une décision de l'État, mise en oeuvre sous la responsabilité d'une haute personnalité.

Le problème, ce ne sont pas les rapports, mais les destinataires. Or, si, comme je le crois, les volontés affichées initialement se trouvent confirmées par le Président de la République, les choses peuvent aller très vite. Bien entendu, les élus locaux devront être associés. Prenez d'ailleurs l'exemple de l'aménagement de la Défense, qui était lui aussi un problème d'État : les élus locaux n'ont pas été négligés, bien au contraire, puisque certains sont même devenus président de la République. Rien ne pourra se réaliser sans les territoires, mais à faire des procès d'intention, on diminue les chances de réussite.

Pardonnez-moi de ne pas être entré dans le détail des propositions, mais je souhaitais vous présenter les orientations générales du rapport. Pour le reste, je suis à votre disposition.

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