Pour commencer, je voudrais rappeler à Yanick Paternotte qu'il n'y a pas un doublet nord et un doublet sud, mais un aéroport, celui de Paris-Charles-de-Gaulle !
Monsieur Dermagne, ne pensez-vous pas que votre deuxième objectif, la maîtrise des nuisances sonores, est un préalable indispensable au premier – le retour de la confiance ? Dans le cadre d'une mission qui m'avait été confiée par le député de la sixième circonscription de Seine-et-Marne, je me suis plus particulièrement intéressé à la question des vols de nuit. Aujourd'hui, Roissy-Charles-de-Gaulle est le premier aéroport en nombre de vols et le deuxième en nombre de passagers. À Londres-Heathrow, c'est l'inverse grâce à un meilleur taux de remplissage des avions. Or, là-bas, on a réglé le problème du bruit à la source : on ne comptabilise plus que seize vols en moyenne par nuit, contre cent soixante à Roissy-Charles-de-Gaulle.
Le problème, à Roissy, réside notamment dans les vols liés à la plate-forme de FedEx, qui engendrent des nuisances importantes pour les habitants de Seine-et-Marne. Ce qui a été possible à Londres est-il concevable en France, sans que l'on brandisse, à chaque fois, la menace à l'emploi ? La réduction des nuisances nocturnes me paraît en tout cas un préalable indispensable, en privilégiant les créneaux vingt-deux heuresminuit et cinq heuressix heures. Par ailleurs, vous ne pourrez pas rétablir la confiance si l'on mure des maisons là où des gens continuent à habiter.
S'agissant du décollage par vent arrière, des spécialistes m'ont dit qu'il ne pouvait se pratiquer que sur piste sèche, que cela augmentait la distance nécessaire au décollage, et que les pentes étant différentes en raison du risque, le survol des agglomérations s'effectuait à des altitudes plus faibles, ce qui risquait d'entraîner une augmentation des nuisances sonores. Par conséquent, la combinaison d'une plus grande utilisation du doublet nord et d'un décollage par vent arrière vers l'est augmenterait considérablement les nuisances sur le nord de la Seine-et-Marne. En d'autres termes, on transférerait le problème sur un autre territoire.
Troisième remarque, monsieur Dermagne : les transports, dans le nord-ouest de la Seine-et-Marne, sont catastrophiques. Le RER B s'arrête à Mitry, et le réseau routier est quasiment inexistant : Chelles et Meaux, les deux plus grandes villes du département, ne sont même pas reliées par une deux fois deux voies ; d'ailleurs, la plate-forme aéroportuaire n'est pas non plus desservie par une deux fois deux voies. Pour couronner le tout, le conseil général est en train de construire une déviation Meaux-Roissy en deux fois une voie. Avant de dérouter le fret ferroviaire, il faudrait déjà s'occuper des populations du bassin d'emploi de Roissy.
Enfin, vous parlez de communauté, mais il y a quelques années, on avait envisagé de créer une communauté aéroportuaire, de manière à mutualiser les moyens. Elle n'a jamais vu le jour. Pourquoi ne pas la réactiver ? J'ai d'ailleurs posé à Dominique Bussereau une question en ce sens.