Doit-on se résigner à l'avancée inexorable d'un désert médical dans notre pays ? Sur cette question, l'heure n'est plus à l'évaluation. De vous tous, mes chers collègues parlementaires, de mes contacts directs avec nos concitoyens, me remonte cette lancinante question : « Aurai-je demain un médecin près de chez moi pour me soigner ? » Tout le monde le sait depuis longtemps : si rien n'est fait pour rééquilibrer la répartition géographique des médecins, la situation sera rapidement irréversible dans de nombreuses régions.
Est-il concevable qu'il faille parfois attendre un an pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste quand on habite certains départements du nord-est ? Comment est-il possible qu'il y ait dix fois plus de cardiologues en Loire-Atlantique qu'en Mayenne ? Comment accepter que près de quatre millions de nos concitoyens disent éprouver des difficultés pour accéder à un généraliste ?
Comment ne pas réagir quand on constate que, dans le quatrième arrondissement de la ville de Paris, la densité de médecins est deux fois et demie supérieure à la moyenne de l'Île-de-France. En effet, pour cet arrondissement de 30 000 habitants, on compte quarante-six médecins généralistes et cent seize médecins spécialistes. À titre de comparaison, la ville de La Courneuve ne dénombre que vingt-deux généralistes et six spécialistes pour 37 000 habitants.