Je trouve très intéressant que nous puissions débattre ensemble, députés et sénateurs, de tels sujets. Je suis en outre heureuse, monsieur le secrétaire d'Etat, que vous vous soyez exprimé en faveur du volontarisme et de l'engagement franco-allemand.
Ma première question portera sur la consolidation de l'euro : si la monnaie unique a été une formidable protection contre la crise, elle se trouve également fragilisée par elle. J'aimerais savoir quelle action l'Union européenne envisage de réaliser afin d'aider les États-membres en difficulté, notamment l'Irlande, la Grèce, ou encore l'Autriche. A quoi M. Almunia, commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, faisait-il référence lorsqu'il a évoqué des « dispositifs de sauvetage » ? J'ai cru comprendre que les propositions relatives à l'instauration d'euro-obligations, d'une agence européenne d'émission et d'un grand emprunt européen avaient été abandonnées à cause de l'opposition de l'Allemagne : ne peut-on la surmonter ? Car il faudra bien trouver le moyen de réaliser la solidarité européenne, sans exonérer pour autant de leur responsabilité les États qui n'ont pas eu la meilleure gestion.
Bien que M. Laffineur vous ait déjà interrogé à ce sujet, j'aimerais d'autre part savoir quels critères seront appliqués aux pays ayant vocation à adhérer à l'euro.
En dernier lieu, pouvez-vous nous indiquer vers quelle coordination économique nous nous acheminons ? Certains pays se sortent plutôt mieux que d'autres de la crise actuelle, notamment l'Allemagne et la France, mais c'est au prix d'une pression considérable sur les salaires pour l'une, et d'importants déficits budgétaires pour l'autre. La question est aujourd'hui de savoir quels pas nous sommes prêts à faire pour amener l'Allemagne à se rapprocher de nous. Les énormes excédents commerciaux de nos voisins, rendus possibles par la déflation salariale, ont en effet produit des effets ravageurs dans notre pays. Nous aurions intérêt à ce que l'Allemagne se montre plus coopérative, mais il faudrait pour cela que nous consentions à réaliser un effort en ce qui concerne les déficits publics.
S'agissant toujours de l'euro, allons-nous profiter de cette crise pour obtenir que soient enfin appliquées les dispositions des traités relatives à l'élaboration d'une stratégie de change européenne à l'égard des grandes monnaies mondiales ? La France s'était battue pour obtenir cette possibilité, mais il n'en a pas été fait usage jusqu'à présent. Monsieur le secrétaire d'État, il me semble que le contexte actuel justifie que l'on fasse preuve dans ce domaine du volontarisme dont vous vous réclamez par ailleurs.