Je souhaite revenir sur le fond pour dire combien je déplore que l'instance de régulation créée par François Mitterrand, devenue ultérieurement le Conseil supérieur de l'audiovisuel, ne joue plus son rôle. À l'époque, j'étais à l'Elysée et j'ai le souvenir que Jean Drucker n'était plus en cours, mais que Mme Cotta a résisté. Dans les circonstances actuelles, il y aurait révocation... Quand on légifère, c'est pour trente ans ; qui peut savoir si quelqu'un n'abusera pas des pouvoirs qui lui ont été ainsi conférés ?
Quelle est donc votre vision, monsieur le président Hees – puisque les choses sont faites et, après tout, pourquoi pas ? Le groupe se porte bien et le marché de la radio très bien mais le Président de la République a considéré que, malgré cela, il fallait changer de présidence et il a choisi un excellent journaliste, un professionnel qui nous a montré qu'il était passionné. Soit, mais est-ce suffisant pour être président de Radio France ? Le malaise, ici, est perceptible. Il tient à ce que vous ne pouvez vous exprimer et à ce que nous ne pouvons vous juger sur vos déclarations. « Il y aura des solutions et des choix » ; « je comprends les inquiétudes du personnel » ; « le chantier de la Maison ronde est un chantier à risque »… Ces propos banals ne peuvent à eux seuls traduire toute votre pensée ! En revanche, ils expliqueront peut-être certains votes à venir. Dites-nous donc si vous mettrez plus d'accent sur le fond, si vous envisagez plus de mise en perspective et moins de mise en scène ! Vous nous dites votre capacité à rester parfaitement indépendant et nous ne pouvons nous permettre d'en douter. Avez-vous déjà une vision claire de la réorganisation que vous mènerez ? Qu'en sera-t-il, en particulier, de Philippe Val, dont une rumeur laisse entendre qu'il sera nommé à France Inter ?