Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Luc Hees

Réunion du 29 avril 2009 à 10h00
Commission des affaires culturelles, familiales et sociales

Jean-Luc Hees :

Que le travail qui m'attend soit difficile, j'en suis convaincu. Je suis désolé de vous parler avec prudence, mais je ne peux dire tout et son contraire. J'ai toujours été sensible au fait que l'information est destinée à tous. C'est ainsi qu'au soir de l'élection législative de 1997, alors que la gauche l'avait emporté, j'ai ramené l'ordre à l'antenne assez brutalement, car j'estimais que ce n'était pas le lieu de manifester un sentiment, quel qu'il soit. C'est un principe acquis et non de la prudence ; d'ailleurs, que dirait-on s'il en était autrement !

Le pluralisme existe, me semble-t-il, sur toutes les antennes de Radio France. C'est inscrit dans notre ADN et, si je suis nommé, je serai garant, parce que je suis qui je suis, que cet ADN ne sera pas génétiquement modifié.

Je ne critique pas France Info mais j'ai un tropisme vers l'information. J'ai passé de nombreuses années dans un pays, les Etats-Unis, où les radios d'information connaissent un succès considérable et France Info en est le résultat. Lorsqu'il a été question de créer une antenne de cette sorte en France, le conseil d'administration s'est partagé, certains de ses membres considérant que cela ne marcherait pas. J'ai gardé de cette époque un intérêt constant pour cette antenne qui, avec 4,5 millions d'auditeurs par jour, connaît un grand succès. Je la suis donc avec bienveillance et non en la critiquant car elle conserve un rythme étonnant. Cela étant, vingt-deux années ont passé, et la concurrence s'est aiguisée, qu'il s'agisse d'internet, de LCI ou de iTélé. Or, France Info est une antenne de service public ; elle a un coût et l'on souhaite qu'elle soit plus écoutée. J'ai des idées à ce sujet. Je sais qu'à New York, les radios de ce type ont organisé leur temps en période de vingt minutes et non plus d'un quart d'heure, ce qui permet d'aller plus loin dans l'analyse et d'être moins répétitif. Si je deviens président de Radio France, je discuterai ces questions avec les journalistes. De même, l'habillage de France Info est important en termes de marketing, ce que nous ne pouvons négliger puisque nous faisons face à une concurrence et que nous ne sommes pas condamnés à régresser. Je pense que cette opinion est partagée au sein de Radio France.

D'une manière générale, dans cette maison, si l'on a quelques bonnes idées et une culture commune, on peut obtenir beaucoup. Il me semble donc légitime que le président de Radio France s'intéresse aux antennes et qu'il discute de ce que l'on peut améliorer, sans prétendre être le seul à avoir des idées. Il ne saurait être question de rester le dos courbé pendant que la concurrence progresse, démultipliée par l'internet. Je constate par ailleurs que sa généralisation a commencé de modifier le rythme des informations aux Etats-Unis : puisque l'on peut maintenant trouver en permanence des informations, l'intérêt de demeurer devant un écran s'estompe, ce qui conduit à privilégier l'analyse. Cette évolution fait du bien à CNN. Je ne dis pas qu'il faille copier en tout ce qui se fait aux Etats-Unis mais ce sont des pistes de réflexion. Dans tous les cas, il n'est pas question de privilégier une gestion où tout serait imposé d'en haut. La radio, c'est mon métier ; je sais que tout bouge tout le temps et que le dialogue est indispensable car l'antenne idéale n'existe pas. C'est l'avantage d'être « du bâtiment », comme le disait mon père.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion