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Intervention de Jean-Luc Hees

Réunion du 29 avril 2009 à 10h00
Commission des affaires culturelles, familiales et sociales

Jean-Luc Hees :

S'agissant de la responsabilité éditoriale du président de Radio France, je ne veux pas interpréter la pensée du Président de la République, mais s'il a voulu un journaliste à cette fonction c'est, par définition, qu'il souhaitait un homme indépendant et un homme « du bâtiment ». On conçoit qu'il y ait plusieurs manières de gérer un grand groupe de médias. Pour ce qui est de Radio France, il s'agit d'antennes, de lignes éditoriales et de contenus, et c'est mon métier ! J'écoute beaucoup la radio ; il me semble naturel que le président de Radio France s'intéresse au contenu des antennes du groupe et qu'il ait des idées à leur sujet. En ce qui me concerne, c'est un des atouts de ma longue pratique journalistique. Je suis âgé de 57 ans, et je ne me vois pas entreprendre à ce stade une carrière de dictateur… Le rôle éditorial du président de Radio France existe, bien entendu, comment pourrait-il en être autrement ? C'est ma vision de ce métier.

Vous avez évoqué les informations locales. À ce sujet, France Inter reprend de nombreuses productions de France Bleu, ce qui participe de la mutualisation des antennes et des informations. Cette évolution du travail journalistique est remarquable et je pense que l'on peut toujours mieux faire. À l'époque où je travaillais à France Inter, nous avons procédé à de nombreuses « délocalisations » dans plusieurs villes de province et nous nous en sommes très bien trouvés.

Nous pourrions, dans un monde rêvé, nous passer de la publicité si les finances publiques supportaient d'apporter une contribution supplémentaire à Radio France – mais je ne pense pas que ce soit la période idoine. Je travaille actuellement pour une radio privée qui vit de la publicité. En une heure, on en y entend autant qu'en une journée sur France Inter. Autant dire que ceux qui considèrent la publicité comme une pollution sonore doivent savoir qu'ils sont, sur les antennes de Radio France, très préservés. Cela étant, je ne suis pas contre l'idée que, dans un monde chimiquement pur, on en finisse avec la publicité radiodiffusée.

La collaboration entre Radio France et les correspondants de RFI est évidente ; elle est audible sur les antennes et fonctionne bien mais elle peut encore être renforcée. Je pense que certaines choses sont à revoir mais il est évident que cette coopération doit continuer.

La consultation lancée par M. Jean-Paul Cluzel est une excellente initiative. Toutefois, selon moi, le service public doit privilégier l'offre à la demande : il lui revient d'être créatif et de proposer des programmes, des contenus et des informations. On peut aussi se demander ce que veut le public, mais ce n'est pas ma philosophie. Cela étant, il est très intéressant de pouvoir constater le soutien des auditeurs mais aussi leurs frustrations et leurs motifs de contentement. Il faudra analyser attentivement les conclusions de cette consultation. Pour autant, cela ne signifie pas que les auditeurs aient toujours raison.

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