C'est une question à laquelle il m'est bien difficile de répondre. Mon intention n'est pas de peindre en rose les murs de la Maison de la Radio et je pense qu'il ne faut pas confondre le message et le messager. C'est bien le journaliste qui vous répondra, un journaliste que les détours de sa carrière ont conduit à travailler en France au début des années 1980 puis aux Etats-Unis. Cette expérience m'a donné un double aperçu de la pratique journalistique et j'ai vu, en Amérique, des confrères très durs, qui ne faisaient de cadeau à personne, ni à ceux qui étaient aux affaires, ni à ceux qui étaient dans l'opposition. J'ai essayé de vous le dire : selon moi, le citoyen ne peut valablement fonder ses décisions qu'en fonction de l'information qui lui est procurée et c'est pourquoi elle doit être sûre, vérifiée et pluraliste. J'exerce le métier de journaliste depuis quarante ans et les gens qui me connaissent savent ma conviction profonde : chacun a droit au même service public. Pour ce qui est de l'optimisme, c'est plus difficile, car il ne me suffit pas d'appuyer sur un bouton en disant : « Français, soyez heureux ! » pour que leur humeur change.