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Intervention de Marie-Jo Zimmermann

Réunion du 1er avril 2008 à 17h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Jo Zimmermann, présidente :

a souhaité la bienvenue à Mme Agnès Netter, directrice de la Mission pour la place des femmes au CNRS.

À la tête de cette mission depuis septembre 2007, Mme Agnès Netter a précisé qu'elle avait succédé à Geneviève Hatet-Najar qui a conduit la mission depuis son origine, accomplissant un travail considérable pour la faire reconnaître à l'extérieur. En interne, le constat est plus nuancé, car elle ne pouvait mener les deux combats de front. On était arrivé à un paradoxe : la mission a mené des actions très importantes de sensibilisation et de communication qui ont contribué à faire émerger la thématique et à faire prendre conscience de la question de l'égalité des femmes et des hommes mais au sein du CNRS, l'impact de son action a été plus faible : la question de la place des femmes a été insuffisamment prise en compte dans l'ensemble de la stratégie de l'Établissement.

De ce fait, l'objectif est aujourd'hui d'inscrire la thématique du genre dans tous les axes d'action de l'établissement et d'agir en partenariat avec les responsables fonctionnels.

Le CNRS dispose de données chiffrées et d'indicateurs qui lui permettent de connaître précisément la place des femmes dans l'établissement et d'analyser son évolution.

Fin décembre 2006, le CNRS comptaient un peu plus de 26 000 personnes, dont 42,7 % de femmes. Celles-ci représentaient 31,5 % des 11 641 chercheurs et 51,8 % des 14 437 ingénieurs et techniciens.

Mais l'examen attentif de la répartition hiérarchique révèle des taux de féminisation très variables selon les corps et les grades.

Parmi les chercheurs, les femmes représentent 33,5 % des chargés de recherche de 2ème classe, 38,1 % des chargés de recherche de 1ère classe, 26 % des directeurs de recherche de 2ème classe, 13,4 % des directeurs de recherche de 1ère classe et seulement 12,7 %, des directeurs de recherche de classe exceptionnelle – soit 16 femmes pour 110 hommes. Alors que 42,9 % des ingénieurs sont des femmes, elles représentent 66 % des techniciens. Plus les fonctions sont élevées et moins les femmes sont représentées.

De même, les femmes sont inégalement représentées selon les disciplines :

– 43,6 % de chercheuses en Sciences de l'homme et de la société,

– 39,3 % en Sciences de la vie,

– 31 % en chimie,

– 26,3 % en Sciences de l'univers,

– 19,2 % en Sciences pour l'ingénieur,

– 19,9 % en Sciences et technologies de l'information et de la communication,

– 17,8 % en physique,

– 16,9 % en mathématiques.

Les femmes représentent 38 % des ingénieurs et techniciens métiers en appui direct à la recherche, et 63 % dans les métiers qui assurent le fonctionnement de la recherche ou son administration.

Malgré les efforts consentis, les évolutions sont très lentes.

La proportion de femmes recrutées en tant que chercheures (CR2) au CNRS décroît depuis 2002 alors qu'elle avait régulièrement augmenté à partir de 1994. Parallèlement, l'écart augmente entre la proportion de femmes parmi les candidats et la proportion de femmes parmi les lauréats. L'avantage masculin au recrutement est de 1,26 en 2007, contre 1,02 en 1994.

Par ailleurs, en matière de plafond de verre (passage Chargé de recherche à Directeur de recherche), si la parité est presque atteinte en mathématiques, il est loin d'en aller de même dans les autres disciplines. Pour les promotions de chercheurs en tant que directeurs de recherche, l'avantage masculin est de 1,55, le même qu'en 1987. Il est de 1,8 en sciences et technologie de l'information.

S'agissant des postes de direction, le CNRS compte deux femmes et six hommes directeurs scientifiques, et douze femmes pour trente-et-un hommes directeurs scientifiques adjoints. Les femmes représentent 27 % des postes de direction – contre 12 % en 2006.

Ces statistiques montrent qu'il faut faire en sorte que l'ensemble des acteurs du CNRS, départements scientifiques et directions fonctionnelles, intègre la thématique de la parité et qu'elle leur devienne naturelle.

Quatre personnes travaillent aujourd'hui au sein de la Mission ; son rattachement à la direction générale lui donne plus de poids pour promouvoir des actions en faveur de la parité.

Des groupes de réflexion vont être chargés, à partir d'indicateurs et d'analyses fournies par la Mission, de réfléchir sur l'égalité professionnelle au CNRS à partir de thèmes déterminés d'avance, et de faire des propositions concrètes qui seront ensuite négociées selon les procédures de concertation existantes. Un calendrier très resserré a été proposé à la Direction générale. Il est surtout destiné à montrer la cohérence de la démarche. Lier cette action au contrat quadriennal de l'établissement pourrait être un objectif.

Il est cependant peu probable que l'on ira jusqu'à la mise en place de quotas, car le monde du CNRS est trop éclaté et trop complexe. En revanche, des indicatifs et des objectifs forts par discipline sont nécessaires.

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