Je ne suis pas du tout d'accord. Si les assureurs-crédit ont été mis en cause, c'est bien qu'il y a un problème pour les acheteurs des fournisseurs qui sont assurés auprès de nous. Je n'ai pas vu d'acheteur se plaindre d'une restriction de son crédit auprès d'un fournisseur qui ne soit pas « assuré-crédit ». Par ailleurs, bien que l'assurance-crédit ne couvre aujourd'hui que 20 % du crédit fournisseurs en France, l'honnêteté oblige à reconnaître que, dans certains secteurs, le pourcentage est beaucoup plus élevé, quasiment de 100 %, même s'il est de 0 % dans d'autres. À ce stade, CAP et CAP + doivent pouvoir répondre à la demande.
Quant à la caution fournisseurs, nous la commercialiserons si elle voit le jour, mais je ne peux m'empêcher de frémir à l'idée d'un produit qui ouvrirait une sorte de droit à la caution : il risque de coûter extrêmement cher aux finances publiques. En cautionnant l'acheteur, outre que le système est complexe à gérer pour de très petites entreprises, le risque de fraude est très élevé car rien n'empêche d'aller montrer sa caution à plusieurs fournisseurs. Cela étant, notre responsabilité, c'est d'aider notre pays à traverser la crise le mieux possible. Si CAP et CAP + ne suffisent pas, il faudra inventer autre chose.
À mon avis, la priorité est aujourd'hui le « CAP Export », parce que ce qui est vrai en France est vrai ailleurs. En tant que leader mondial, nous avons vu notre encours passer de 700 milliards à 600 milliards d'euros. Autrement dit, une extension du CAP à l'export de manière transitoire aiderait les exportateurs français. Les mesures prises par les pouvoirs publics bénéficient aux entreprises ; les assureurs-crédit se contentent de distribuer. Nous sommes aujourd'hui, en quelque sorte, les avocats des entreprises.