Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jérôme Cazes

Réunion du 27 mai 2009 à 16h15
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Jérôme Cazes, directeur général de la COFACE :

En gros, de 20 % à 25 % des entreprises s'assurent auprès de nous. Face au problème du crédit fournisseurs, le Gouvernement a choisi d'intervenir par notre intermédiaire, et je m'en réjouis. Mais ceux qui souffrent aujourd'hui, ce ne sont pas tant les vendeurs que les acheteurs, qui perdent leur trésorerie. S'ils ont la chance d'avoir des fournisseurs qui sont assurés auprès de nous, le système gouvernemental fonctionne parfaitement. Mais, trois fois sur quatre, ce n'est pas le cas. Mission accomplie en ce qui nous concerne, donc, mais il reste deux points d'interrogation : le crédit interentreprises qui n'est pas assuré, et l'export, puisque CAP et CAP + ne s'appliquent pas aux entreprises étrangères.

Il ressort des nombreuses réunions que nous avons avec nos clients, que la situation pour les fournisseurs n'est pas dramatique. Ils se réorganisent, demandent à être réglés comptant ou trouvent d'autres clients. Les entreprises qui souffrent, et les services du Médiateur du crédit nous le confirment, ce sont, dans 90 % des cas, celles qui perdent leur crédit fournisseurs. C'est pourquoi on peut parler d'une crise d'acheteurs, au-delà des problèmes bien réels de débouchés. Certes, des systèmes existent, telle la contre-garantie de leurs crédits de trésorerie proposée par OSÉO aux banques. Mais les banques ne financent qu'un cinquième des crédits à court terme des entreprises en France. On ne peut pas leur demander, surtout en période de crise, de se substituer du jour au lendemain au crédit fournisseurs, qui représente des sommes considérables, même avec l'aide d'OSÉO. D'autres mécanismes sont nécessaires pour conforter temporairement des acheteurs fragiles, pour rassurer leurs fournisseurs. Nous avons suggéré de recourir à la caution fournisseurs, mais ce n'est qu'une solution parmi d'autres. En tout cas, si la conjoncture ne s'arrange pas, il faudra imaginer un dispositif à l'intention des acheteurs.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion