Cette question est très importante car toutes les commémorations prévues par la loi sont nationales. Par ailleurs, à l'exception du 14 juillet, elles se réfèrent au XXe siècle – la guerre de 1870-71 n'est plus commémorée, hormis dans certaines localités, pas plus qu'Austerlitz, Bouvines ou Poitiers. Nous devons donc réfléchir à l'une des caractéristiques de la deuxième moitié du XXe siècle : la construction européenne. Mme Simone Veil nous a proposé de fixer cette commémoration au 9 mai, jour où Robert Schuman a lu la déclaration annonçant la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier. Je pense pour ma part que le 8 mai, date anniversaire de la chute du nazisme, pourrait faire l'affaire, même si la Russie, pour des raisons historiques, a retenu le 9 mai. Le 11 novembre prochain prendra certainement une dimension européenne car la France présidera alors l'Union européenne. Une autre date, le 27 janvier, ne fait pas partie de nos commémorations, quoique l'Organisation des Nations unies en ait fait la Journée internationale de la Shoah. La commémoration revêt avant tout une dimension nationale, elle célèbre l'union des citoyens d'une même nation ; or on peut penser que l'Europe n'est pas prête de constituer une seule et même nation.