Peut-être avez-vous auditionné l'amiral Brac de la Perrière, président d'une association normande spécialisée dans la promotion du tourisme de mémoire, expression qui n'a rien de péjoratif. Des anciens combattants, des familles d'anciens combattants et même des citoyens n'ayant rien à voir avec le monde combattant viennent sur les lieux de mémoire pour les visiter. Les plages du Débarquement, par exemple, sont énormément fréquentées par des Français mais surtout par des étrangers, Anglais, Américains, Canadiens, Polonais ou Hollandais désireux de découvrir les champs de bataille de 1944. Cette forme de tourisme ne me semble nullement contradictoire avec le devoir de mémoire mais procède de l'envie de voir les lieux où l'histoire s'est déroulée.
Lorsque je parcours le boulevard Saint-Michel, au croisement avec la rue Racine, je ne puis m'empêcher de penser que Simon Petlioura fut assassiné ici même en 1926. En se promenant dans Paris et en lisant les plaques commémoratives, on apprend beaucoup sur la présence des étrangers, les combats livrés dans la ville, les personnalités ayant résidé dans tel ou tel immeuble. Chaque lieu, surtout en France, conserve une valeur de témoignage mise en valeur et alimentée par le tourisme de mémoire.