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Intervention de Bernard Laporte

Réunion du 30 octobre 2008 à 9h00
Commission élargie

Bernard Laporte, secrétaire d'état chargé des sports, de la jeunesse et de la vie associative :

Aujourd'hui, certaines interdictions administratives ne sont pas appliquées, car les commissariats, souvent débordés, ne peuvent pas toujours en assurer le suivi, tandis que les personnes qui en font l'objet peuvent toujours se rendre dans les stades. La mesure que j'évoque aura un coût, mais il me semble que les clubs devraient allouer un budget à un dispositif propre à rétablir un certain calme sur les stades. Habitant près du Parc des Princes, je constate que beaucoup d'efforts ont déjà été entrepris à cet égard et je crois volontiers Charles Villeneuve lorsqu'il me le dit. Il est cependant inacceptable qu'il faille mobiliser, le même samedi, cinquante policiers pour un match de rugby l'après-midi et deux mille le soir pour un match de football.

L'arbitrage est un vaste sujet. Après avoir été souvent opposé aux arbitres lorsque j'étais joueur, je suis désormais de l'autre côté de la barrière. Que les joueurs puissent être en désaccord avec les arbitres n'est pas grave : c'est la vie du sport. En revanche, que cela aille parfois trop loin est inadmissible. Ce n'est pas parce que les arbitres – comme cela a pu être écrit – n'ont jamais été professionnels, qu'il en veulent aux joueurs, ou qu'ils manquent de sérieux.

Nous avons organisé les États généraux de l'arbitrage, qui permettent aux arbitres des différents sports de se rencontrer. En matière d'arbitrage, le football a des choses à apprendre du rugby comme le rugby du football, et cela est vrai de tous les sports. Une dizaine de priorités ont ainsi été définies, et rendez-vous a été pris d'ici six mois pour faire le point et pour s'assurer que ces priorités permettent aux arbitres d'être respectés et de progresser.

Le sujet est sensible. Aujourd'hui, l'arbitre doit prendre une décision seul, alors que les caméras disposées au-dessus de sa tête permettent de contester son jugement. Il ne faudrait pas que, sur fond d'argent et de passion, les arbitres portent seuls toutes les responsabilités. Comme le joueur, l'arbitre est un acteur du jeu. Il faut le respecter, l'aider et le valoriser. Pour ce faire, l'attitude des autres acteurs – entraîneurs et joueurs – doit être idéale.

Je ne supporte plus de voir des entraîneurs bondir de leur banc dès que l'arbitre siffle et lever les bras au ciel pour dire qu'il s'est encore trompé, car cela ne fait que conduire les supporters à se lever à leur tour en sifflant l'arbitre. Peut-être faudrait-il, pour limiter ces mauvaises attitudes, que les arbitres soient placés dans les tribunes, comme cela se pratique déjà pour le rugby. J'ai fait une suggestion en ce sens aux présidents de clubs que j'ai rencontrés.

La vidéo est un procédé qui fonctionne bien. Au début, je n'étais pas convaincu, estimant que si un arbitre ne voit pas s'il y a ou non essai, c'est qu'il n'est pas fait pour la fonction. Finalement, l'expérience s'est révélée concluante.

Le fait d'accorder ou non un essai modifie le cours du match, et la vidéo permet à cet égard d'alléger la pression qui pèse sur l'arbitre. Pourquoi ne pas placer de caméras vidéo sur la ligne de but même si le doute sur la validité d'un essai ne se présente que cinq fois par an ? L'arbitre, lui, sait que cela peut se produire à tout instant et c'est donc pour lui une aide psychologique que d'être libéré du problème.

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