Monsieur le président, madame et monsieur les ministres, monsieur le rapporteur général, le projet de budget qui nous est soumis comme tous les ans à la même époque, revêt cette année un caractère très particulier. Nous sommes en effet amenés à discuter des choix proposés, fixés pour certains alors que la très grave crise économique et financière que nous subissons de plein fouet n'avait pas encore atteint son paroxysme actuel. Faut-il en déduire que ce budget serait irréaliste comme le prétendent certains esprits négatifs ? Je ne le crois pas.
Au contraire, tout au long de sa préparation, le Gouvernement a soigneusement tenu compte de l'évolution de la situation internationale en même temps qu'il a cherché à poursuivre l'effort entrepris depuis l'an dernier pour réduire la dépense publique et résorber nos déficits. Ne nous y trompons pas : qu'il faille soutenir l'économie pour enrayer la récession qui nous menace, c'est certain ; qu'il faille pour autant relancer le train de dépenses que nous avons connu depuis près de trente ans, sûrement pas – ce n'est pas en aggravant un déficit déjà insupportable qu'on redressera le pays.
Je souhaite toutefois me faire l'écho d'une population de plus en plus nombreuse à laquelle on demande de nouveaux sacrifices, comme cela vient d'arriver à propos du financement du RSA, profondément scandalisée par la découverte d'une spéculation inadmissible, ainsi que par les privilèges d'une autre époque que s'octroient certains dirigeants de grandes entreprises à l'occasion de leur départ dû à l'échec de leur gestion. Ces faits créent un malaise profond, altèrent la confiance en nos institutions et en nos gouvernants.
C'est pourquoi, en me félicitant que le Président de la République ait tapé du poing sur la table à ce sujet, je souhaite que notre discussion permette de traduire les propos en mesures concrètes dans les textes.
Dans le même esprit, j'attire l'attention sur la nécessité d'accroître encore les économies afin d'éviter la création de nouveaux impôts injustifiés. Au moment où l'on constate que la valeur des placements en bourse a baissé de près de moitié depuis le début de l'année, est-il fondé d'aggraver la taxation de ces patrimoines au motif de leur meilleur rapport dans le passé ? Je ne le crois pas et souhaite donc que certains financements soient revus. Dans nos circonscriptions, le mécontentement vis-à-vis de la pression fiscale s'accroît. La crise actuelle justifie donc plus encore les engagements que le Président de la République avait pris à ce sujet.
Je soutiendrai donc le projet global du Gouvernement mais en vous demandant, madame la ministre, au cours de la discussion, de vous montrer réceptive aux améliorations que nous voulons y apporter car, sans la confiance de la population, qu'il faut retrouver, nous subirons la crise sans être capables de la surmonter. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)