Les marchés sont faits pour la prospérité et les États pour en créer les conditions, mais aussi pour rétablir les conditions de la confiance, du bon sens et de l'intérêt général, en tout cas pas pour disparaître dès qu'il n'y aurait plus de crise, comme l'a souhaité de manière particulièrement incongrue la présidente du MEDEF.
Cette crise a surgi, puis s'est développée en l'absence d'outil national ou international d'anticipation. L'homme sait pourtant voyager dans l'espace, il dispose chez lui d'une bibliothèque universelle mais il ne voit pas naître les crises auxquelles il a donné un moteur.
En tout cas, cette crise a eu le mérite de sonner le glas de quelques dogmatismes, ceux dénoncés par Nicolas Sarkozy tout au long de sa campagne électorale, ceux qui avaient assis la souveraineté des marchés financiers et la tyrannie du court terme, qui est en quelque sorte la fossoyeuse de nos industries, enfin ceux des Anglo-Saxons dont les règles devaient, par supériorité technique et presque morale, s'imposer aux activités essentielles d'audit, de banque, de normalisation, de certification, de notation.