Madame et monsieur les ministres, votre projet de budget est bon, car il est adossé à quatre orientations opportunes.
Première bonne orientation : la maîtrise des dépenses publiques.
Même si la réduction des effectifs de la fonction publique est encore mesurée, vous avez le mérite d'avoir rompu avec une logique quantitative qui a si longtemps prévalu dans la gestion de l'État. Cette logique traduisait trois mauvaises habitudes nationales : le refus de la réforme, considérée si souvent comme une purge ou comme la remise en cause des acquis ; la soumission aux corporatismes et donc le délitement de l'intérêt général ; une difficile et lente ouverture au monde où, partout, se sont imposées des logiques qualitatives et d'efficacité.
Deuxième bonne orientation : la lutte contre les déficits, même si c'est plus difficile aujourd'hui qu'hier.
Il ne faut pas lutter contre les déficits budgétaires uniquement pour répondre aux conditions du pacte de stabilité. C'est parce que les déficits entravent notre liberté politique qu'il faut les juguler et retrouver ainsi de nouvelles marges d'action.