Mes questions feront suite aux propos du président Méhaignerie. Je souhaite apporter le témoignage des difficultés que connaît ma région, une région mono-industrielle, où la transformation des emplois ne s'est pas faite depuis de nombreuses années. Elle subit donc de plein fouet les difficultés d'une filière, en l'occurrence la filière automobile – je songe notamment aux exemples de Forestia, Thyssen Krupp ou Hutchinson. Au moins un millier de personnes vont ainsi faire l'objet de plans de sauvegarde de l'emploi.
Je salue l'efficacité des services du ministère du travail et de l'emploi, qui ont reçu à plusieurs occasions les élus et les représentants syndicaux. La direction départementale de l'emploi a bien réagi et constitué des cellules de reclassement. Ces cellules sont des outils indispensables, mais le rapport de mon collègue Gérard Cherpion montre qu'elles pourraient gagner en efficacité.
Les difficultés concernent notamment la formation, que, malgré l'existence de l'AFPA, il est difficile d'organiser dans une région qui manque d'universités ou de moyens locaux de formation. Les salariés doivent donc faire preuve de mobilité, mais il est difficile de faire admettre cette exigence à des personnes déjà accablées par les problèmes.
On a évoqué les Maisons de l'emploi. Depuis au moins dix mois, je demande pourquoi on a bloqué le développement de ce formidable outil. L'union entre l'ANPE et les ASSEDIC ne suffit pas ; les élus doivent trouver leur place dans le processus de reclassement professionnel, ce que permettent les Maisons de l'emploi. Deux cents ont déjà été créées, et je me demande pourquoi le bassin d'emploi dont je suis l'élu n'a toujours pas obtenu de convention afin d'en ouvrir une. À côté des services de l'État, le rôle de ces Maisons est fondamental pour trouver des solutions de reclassement au plan local.