Monsieur le président, madame et monsieur les ministres, mes chers collègues, gouverner, c'est prévoir. Mais l'art de la prévision est si délicat que tout responsable politique sait qu'il devra prendre, un jour ou l'autre, le risque de se tromper. C'est pourquoi nous devons tous faire preuve de modestie dans nos responsabilités locales comme dans le cadre de notre mandat national.
Reconnaissons toutefois que certains se sont profondément, constamment et durablement trompés. Le reconnaître ne revient pas à accabler tel ou tel, mais simplement à établir un constat. Et, même si l'art de la prévision est difficile, c'est bien dans notre enceinte, dans ce forum de la démocratie, que l'exécutif doit rendre des comptes à la représentation nationale
La crise financière évoquée par M. Chartier n'a commencé ni en septembre, ni cet été, ni même au début de l'année. Elle faisait déjà des ravages l'hiver dernier, puisque – ce point au moins peut faire l'objet d'un consensus – elle a débuté aux États-Unis pendant l'été 2007. C'est du moins ce qui ressort des documents officiellement communiqués à l'Assemblée nationale par le ministère de l'économie. Elle a donc commencé au moment même où, dans l'euphorie de votre victoire sans appel du printemps précédent,…