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Intervention de Jean-Luc Racine

Réunion du 6 février 2008 à 10h30
Commission des affaires étrangères

Jean-Luc Racine :

a répondu qu'il convenait de mettre au crédit du général Musharraf et des Premiers ministres indiens successifs, en particulier Atal Behari Vajpayee, la mise en place d'un dialogue, très structuré, procédant par phases successives. La phase en cours en est encore aux négociations techniques, avant de se poursuivre à plus haut niveau. Le dialogue devrait continuer et, s'agissant du Cachemire, aboutir non pas à un traité, qu'il serait très difficile de faire accepter dans les deux pays, mais à l'établissement d'un statu quo permettant des échanges plus intenses entre les deux parties de la province, et plus d'autonomie pour elles. Pendant les périodes extrêmement difficiles qu'a connues le général Musharraf en 2007, l'Inde n'a d'ailleurs jamais cherché à aggraver la situation, ayant compris que la stabilité pakistanaise est profitable à tous.

Le président Musharraf est par ailleurs un grand communicant. Dans le discours qu'il adresse aux délégations étrangères, il met ainsi en avant ce qu'il appelle la "modération éclairée", c'est-à-dire une politique faisant en sorte que le Pakistan retrouve sa vocation originelle, à savoir être un État musulman voire une République islamique, mais pas une République islamiste. Les opposants – car des aspirations démocratiques existent au Pakistan avec des citoyens qui se battent pour des causes justes et qui en paient le prix – sont plus sévères : le général, contrairement à ses promesses, n'a réformé ni les madrasas ni les lois hudood concernant les femmes. Reculant sur ce plan devant les partis de l'islam politique, il a également usé de subterfuges pour contourner plusieurs fois la Constitution en fonction de ses propres besoins, l'état d'urgence lui ayant ainsi permis de remplacer la Cour suprême qui allait invalider son élection.

Le général Musharraf laissera une trace dans l'histoire pakistanaise, mais, soucieux de se maintenir au pouvoir, il n'a pas joué toutes les cartes dont il disposait pour moderniser le pays.

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