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Intervention de Jean-Claude Fruteau

Réunion du 22 octobre 2008 à 11h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Fruteau :

Comme tous mes collègues, j'ai écouté avec attention vos propos, notamment en ce qui concerne le soutien aux énergies renouvelables et la rentabilité.

Ma première question portera sur la valorisation de la bagasse de canne à sucre à la Réunion, qui fut pionnière en la matière. En effet, le procédé a été inventé cinq ans avant le Protocole de Kyoto. Depuis, les industriels se sont engagés dans cette voie. C'est ainsi que, chaque année, 540 000 tonnes de bagasse sont consacrées à la production de quelque 275 gigawattheures d'électricité. Cette production, qui relie la culture traditionnelle de la canne à sucre et la modernité, permet de satisfaire près de 10 % de la consommation d'électricité sur l'île de la Réunion. Elle est d'autant plus remarquable qu'elle s'inscrit dans une démarche de valorisation totale de la plante et qu'elle contribue au développement de la filière.

Or force est de constater que les tarifs actuels de rachat sont différents. Le kilowattheure produit à partir de la bagasse est deux fois moins valorisé que celui produit à partir du charbon, six fois moins que celui produit à partir de la biomasse et treize fois moins que celui produit à partir de l'énergie photovoltaïque. Cette situation est paradoxale car la production d'électricité à partir de la bagasse contribue à la réduction des gaz à effets de serre et représente une économie annuelle de 346 400 tonnes de CO2 d'origine fossile.

Pour y remédier, il faut reconsidérer le statut de la bagasse. Sa valorisation financière permettrait de soutenir l'ensemble de la filière canne à sucre de la Réunion, toujours fragile, et d'établir une meilleure cohérence des politiques publiques en faveur des énergies renouvelables, conformément à la lettre et à l'esprit du Grenelle de l'environnement.

Que pensez-vous de la requalification du statut de la bagasse de canne à sucre afin qu'elle soit considérée comme de la biomasse et non plus comme un déchet. Il ne faudrait pas que les planteurs de la Réunion soient stigmatisés pour avoir eu raison trop tôt.

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