Le secteur de la psychiatrie traite 10 millions de personnes par an, dont 1 500 000 dans le public. Il représente 73 000 lits, 63 000 infirmiers, plus de 13 000 médecins. Des efforts considérables ont été faits au cours du plan qui se termine à la fin de l'année. 131 millions ont été consacrés à la formation des infirmiers, plus de 2 000 postes supplémentaires ont été créés, dont 250 de médecins psychiatres, 228 de psychologues, plus de 1 000 postes d'infirmiers. On a procédé à des restructurations et rénovations lourdes d'hôpitaux psychiatriques.
Je ne peux donc pas vous laisser dire que rien n'a été fait, y compris dans des secteurs importants comme la psychiatrie infantojuvénile, que vous avez mentionnée, le traitement de la précarité, qui mobilise 92 équipes, la prévention du suicide – et j'accompagnerai bien sûr les mesures que va prendre Rachida Dati pour lutter contre les suicides en prison. Avec Xavier Bertrand et Valérie Létard, nous avons créé plus de 1 200 places en maisons d'accueil spécialisées et en foyers d'accueil médicalisés. D'ailleurs, Libération, qu'on ne peut soupçonner de se faire le thuriféraire du Gouvernement, a reconnu que la psychiatrie française était sans doute celle qui disposait des moyens les plus importants en Europe. Ainsi, notre pays compte le plus grand nombre de médecins psychiatres. Mais il y a une mauvaise répartition, une mauvaise allocation des ressources.
C'est pourquoi j'ai confié, le 7 juillet dernier, à Édouard Couty une mission de réflexion sur les soins en psychiatrie. Il s'est entouré de professionnels et me communiquera bientôt ses observations et préconisations. Elles trouveront place dans le projet de loi « hôpital, patients, santé, territoires », dont vous aurez à débattre dans quelque temps. La psychiatrie est un secteur primordial de la santé publique, et je rends hommage aux équipes qui l'animent. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur plusieurs bancs du groupe NC.)