Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Marisol Touraine

Réunion du 27 mai 2009 à 10h00
Commission des affaires culturelles, familiales et sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarisol Touraine :

Je souhaite remercier M. Yves Durand, président de la mission, et M. Benoist Apparu, rapporteur, pour leurs présentations respectives même si je regrette les propos finaux de M. Benoist Apparu. J'éprouve une certaine perplexité face au rapport. Dans une matière aussi importante que la réforme du lycée, le diable se cache souvent dans les détails. Au-delà des principes mêmes et des propositions formulées, le problème fondamental réside dans la manière dont ces principes et propositions peuvent être concrètement déclinés et acceptés. Je trouve certaines propositions judicieuses comme celle de l'accompagnement de tout lycéen et celle d'instaurer un professeur référent. En effet, beaucoup de jeunes se plaignent aujourd'hui de l'absence d'interlocuteurs dans les établissements.

Je suis également perplexe car je ne pense pas qu'on puisse mener une réforme du lycée sans l'inscrire dans une réforme globale du système éducatif. Je pense notamment à la question du lien entre le collège et le lycée.

Je trouve regrettable l'absence de traitement de la question du lycée professionnel dans le rapport de la mission d'information. Le thème du décrochage des élèves aurait également mérité d'être abordé. Le séquençage offert par les propositions du rapport me semble donc insuffisant. Le rapport me semble manquer cruellement d'une réflexion sur les élèves décrocheurs, notamment parce qu'ils n'ont pas été suffisamment pris en charge au collège, ainsi que sur les élèves absents du système scolaire pendant quelque temps. Quel ticket de retour prévoir après une rupture scolaire ?

Une réflexion plus globale doit être menée sur les exigences posées dans notre système scolaire ; les comparaisons en termes d'exigences avec d'autres pays, comme par exemple la Finlande, ne sont pas toujours opportunes si l'on ne souligne pas que la pression des notes et des diplômes n'est pas la même dans ce pays. Réfléchir à ces exigences permettrait de rééquilibrer la donne entre filières prestigieuses et moins prestigieuses. Mais il s'agit d'une conception d'ensemble de l'enseignement avec laquelle une partie de la communauté éducative n'est pas prête à rompre.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion