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Intervention de Marc Dolez

Réunion du 27 mai 2009 à 10h00
Commission des affaires culturelles, familiales et sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Dolez :

Notre groupe adressera une contribution écrite afin qu'elle soit annexée au rapport. Il est vrai que la mission a effectué un travail intéressant et de qualité, avec de nombreuses auditions. Je n'ai pu participer à la totalité de ses travaux et je le regrette, concernant tout particulièrement la réunion de la fin du mois d'avril évoquée par le rapporteur. Il faut toutefois lever d'emblée toute ambiguïté sur l'objet et les objectifs de la mission. En effet, si le rapporteur a indiqué qu'il avait eu le sentiment d'une unanimité au cours de cette réunion, il ne pouvait évidemment pas y avoir d'unanimité sur un sujet tel que la réforme du lycée. Et c'était un peu s'illusionner que d'imaginer que la mission déboucherait sur des propositions unanimes.

Le rapport de la mission comprend donc les préconisations du rapporteur. Cela est très bien, mais elles risquent fort d'être éclipsées d'ici une quinzaine de jours par les conclusions de M. Richard Descoings. C'était bien là l'une des difficultés de l'exercice. Si je n'étais pas là lorsque le président Yves Durand a refusé de mettre aux voix ces propositions une par une, je lui donne tout à fait raison car cela n'aurait pas eu beaucoup de sens, ni de lisibilité, que de voter chaque proposition, pour dire ensuite que telle ou telle recommandation avait recueillie l'unanimité. Quoi qu'il en soit, le débat continue.

Sans entrer dans le détail des propositions, je tiens toutefois à souligner que beaucoup d'entre elles suscitent perplexité et scepticisme, et d'autres une opposition liée notamment aux dangers qu'elles recèlent, même si ceux-ci ne sont pas expressément formulés. Par exemple, les propositions relatives à l'autonomie des établissements ne risquent-elles pas de conduire à une concurrence accrue entre les établissements ? Dans le même sens, si nous ne sommes pas opposés à différents modes d'évaluation, nous tenons à ce que le mode d'évaluation pour le baccalauréat soit le plus uniforme possible sur l'ensemble du territoire.

La question des moyens est bien sûr importante. En effet, comment pourrait-on expliquer – et plusieurs, dont le ministre chargé de l'éducation nationale, M. Xavier Darcos, ont d'ailleurs échoué dans cette tentative – que dans le cadre d'une réduction des moyens, de la suppression de plusieurs milliers de postes et d'un départ sur deux à la retraite non remplacé, cette réforme n'aurait pas en réalité pour but de justifier la diminution des moyens ? Personne ne pourrait suivre un tel raisonnement. M. Luc Ferry, un ancien ministre de l'éducation nationale, l'a lui-même dit.

Par ailleurs, il ne peut y avoir de réforme sans une concertation approfondie avec la communauté éducative, en particulier les enseignants, et la réforme ne peut se faire contre eux. Or certaines propositions me semblent dangereuses de ce point de vue. Par exemple, la réduction des champs disciplinaires pourrait entraîner une baisse de niveau des lycéens. Il y a donc nécessité d'une concertation syndicale et d'une réflexion sur la formation des enseignants. Sur ce dernier point, on ne peut faire l'impasse sur les questions soulevées par la suppression des IUFM.

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