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Intervention de Daniel Paul

Réunion du 3 mars 2009 à 16h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Paul :

Il y a quelques mois, après l'élection présidentielle, certains personnages parmi les plus éminents portaient aux nues les industriels prônant une rentabilité à deux chiffres. Le résultat est là. Nous prenons note de la conversion d'une partie des autorités de l'État, mais nous ne sommes pas dupes : les fondamentaux sont inchangés. La politique industrielle reste pilotée par la nécessité d'obtenir la plus grosse rentabilité possible, même si l'idée émerge parfois que les groupes industriels sont destinés à créer de la valeur pour les salariés, les clients et les territoires, et pas uniquement pour les actionnaires.

Nos champions sont de moins en moins nombreux et de moins en moins incontestés. Vous affirmez que vous avez la volonté de structurer de nouvelles filières industrielles. Mais quelles sont-elles ? Quels outils industriels et financiers allez-vous mettre sur pied à leur profit ? L'automobile est le meilleur exemple de ces secteurs, naguère puissants, qui sont devenus fragiles. La filière est bousculée par les objectifs de rentabilité et par les retards pris dans la prise de conscience de bouleversements liés aux problèmes de carburant, d'environnement, de pouvoir d'achat, de refus du tout-automobile.

Alors qu'une politique européenne volontariste coordonnée devrait être conduite, le message véhiculé par les autorités communautaires est celui du contrôle permanent de la concurrence libre et non faussée.

Le problème du financement est transversal. N'est-il pas temps de doter notre pays d'un pôle financier public, capable de prendre en compte les besoins d'intervention de l'État ?

S'agissant de la gouvernance, les salariés doivent avoir plus de pouvoirs, afin d'intervenir dans la marche des entreprises. On constate souvent que les salariés sont les seuls à défendre l'outil industriel car, contrairement aux actionnaires, ils n'ont pas d'alternative. Allez-vous ouvrir la possibilité que les salariés pèsent davantage ? Si cela avait été le cas précédemment, un certain nombre de catastrophes n'auraient pas eu lieu, en particulier dans le secteur de l'automobile.

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