Je souhaite rappeler que depuis dix-huit mois que Mme Boutin occupe le poste de ministre du logement, tout n'est pas noir. Ainsi 2 500 places supplémentaires d'hébergement d'urgence ont été créées et des avancées conséquentes ont eu lieu en matière de logement social et de maisons relais. Vous avez, Madame la ministre, soutenu des initiatives innovantes comme les villages de l'espoir et fait preuve de réactivité après la catastrophe d'Hautmont.
Quant à l'accord avec le 1 %, soyons clairs : lorsque l'on n'a pas d'argent, il faut en chercher où il y en a. Dans le contexte budgétaire actuel, je ne vois pas ce qu'il y a d'absurde à consacrer à une priorité 800 millions d'euros provenant de fonds insuffisamment optimisés. De la même manière, la mutualisation des fonds entre les offices d'HLM qui possèdent de véritables trésors de guerre et les bailleurs sociaux pauvres est plutôt intelligente.
L'examen des crédits 2009 me fait toutefois penser que les plus hautes autorités n'ont pas pris la mesure de l'urgence et de la priorité que constitue le besoin de logements dans ce pays. Le Premier ministre m'avait promis un chantier national prioritaire. Je n'en vois pas la traduction dans ce budget.
La crise économique et financière ne fera qu'aggraver le problème. D'ores et déjà, le centre « 115 » d'Île-de-France est plus que saturé ; à la fin du mois d'août, il manquait 500 places d'hébergement d'urgence ; lors d'une récente maraude, M. le Haut commissaire aux solidarités actives a constaté qu'il en manquait 200 à Paris. Dans les Yvelines, il en faudrait 100 de plus alors que le nombre de SDF a doublé à Versailles ! Tous les clignotants sont au rouge ! Les crédits dédiés à l'hébergement ont certes augmenté, les rallonges accordées par le Premier ministre en début d'année ayant servi essentiellement à rebaser les dotations initiales de l'an dernier, mais les crédits pour 2009 n'intègrent qu'en partie cette augmentation : quid des 50 millions accordés par le Premier ministre au début du mois de septembre ? Par ailleurs, les besoins en matière d'hébergement, à ce jour, s'élèvent à 1,250 milliard et non à 1,079 milliard comme l'indique le PLF. À cela s'ajoute que l'équilibre financier d'un certain nombre d'associations est compromis. Enfin, quid du financement des équipes mobiles de psychiatrie que vous avez créées ?
Les aides à la pierre, quant à elles, diminuent même si le 1 % permettra de compenser en partie cette baisse. Quoi qu'il en soit, il s'agit là d'un mauvais signal dès lors que nous souhaitons que 30 % des travailleurs pauvres vivant en centre d'hébergement d'urgence puissent intégrer des logements sociaux.
Répondre à l'urgence suppose de prendre des mesures fortes et symboliques ; il faut investir dans l'avenir et oser l'audace ! Il convient en particulier d'en finir avec le financement exorbitant des chambres d'hôtel. Utilisons les PLAI non consommés pour acheter des milliers de logements à Paris et dans la petite couronne afin de les louer à travers l'intermédiation. M. Sarkozy a annoncé le rachat de 30 000 logements en VEFA, tant mieux, mais faisons vite !
Enfin, les associations ont raison d'insister sur le scandale des bâtiments vides : osez quelques réquisitions de bâtiments publics ou institutionnels afin que le Gouvernement témoigne de sa volonté d'en finir avec l'égoïsme et la négligence de certains !