a évoqué la place des femmes dans l'enseignement supérieur. Si l'on prolonge les courbes retraçant le pourcentage de femmes en poste dans les facultés scientifiques de 1981 à aujourd'hui, la parité s'établira dans à peu près cent cinquante ans ! C'est dans les facultés scientifiques que la situation est la pire. Il y a lieu de se soucier de l'évolution du CNRS, où l'on s'apprête à embaucher des personnes sur des postes précaires pendant plusieurs années avant de les accepter comme fonctionnaires. Qu'en sera-t-il pour les jeunes femmes qui souhaitent avoir des enfants ? Si, dans d'autres pays européens, la mentalité qui veut que l'on choisisse entre fonder une famille et avoir un métier est fortement ancrée, il n'y a aucune raison que la France s'aligne sur cette position ! Il faudra donc être très attentif aux nouveaux textes réformant la recherche et l'enseignement supérieur.
Le précédent projet de loi sur la recherche ne comportait rien sur la place des femmes. Les associations, après avoir rencontré le ministre délégué à l'enseignement supérieur et à la recherche, François Goulard, et effectué un lobbying intense pendant presque deux mois ont réussi à obtenir deux amendements gouvernementaux tendant à assurer une représentation équilibrée dans les comités et prévoyant la remise d'un rapport annuel sur l'état de l'égalité professionnelle dans la recherche – ce que tous les ministères devraient faire, au demeurant.
M. Goulard a mis en place un comité pour l'égalité professionnelle mais Mme Pécresse ne l'a réuni que le 8 mars 2008. La question des congés de maternité dans l'enseignement supérieur, notamment pendant les bourses de thèses, reste entourée d'un grand flou. Mme Valérie Pécresse a pour sa part chargé M. Lionel Collet, président de l'université de Lyon I, de mener une réflexion au sein de la Conférence des présidents d'université pour que la charte pour l'égalité, que son établissement a adoptée, soit étendue à d'autres universités.