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Intervention de Morgan Tsvangiraï

Réunion du 25 juin 2009 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Morgan Tsvangiraï, Premier ministre du Zimbabwe :

Le processus qui doit mener aux élections figure dans l'Accord politique de partage du pouvoir. Une assemblée constituante sera convoquée et nous nous fonderons sur ses conclusions pour définir un projet de Constitution qui sera soumis à l'examen du Parlement. Ensuite, des élections seront organisées à une date définie d'un commun accord par M. Mugabe et moi-même, qui représentons les deux principaux partis politiques du Zimbabwe. À l'origine, mon parti, le MDC, suggérait que les élections se tiennent d'ici deux ans ; la ZANU-PF, parti du Président de la République, penchait pour un délai de cinq ans. La question a été remise, la priorité étant donnée à l'éducation et à la santé. Finalement, l'accord semble se faire sur un délai de dix-huit mois.

Vous m'avez interrogé sur les relations entre le Zimbabwe et l'Afrique du Sud. Je vous rappelle que l'Accord politique de partage du pouvoir a été conclu sous l'égide de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) ; c'est dire que nous bénéficions du soutien de tous les pays voisins dont l'Afrique du Sud. J'ajoute que le soutien de la SADC et celui de l'Union européenne nous sont indispensables. Nous entretenons avec l'Afrique du Sud des relations très cordiales, du moins quand il s'agit de consolider l'accord conclu. Outre cela, les économies de nos deux pays sont historiquement liées et l'Afrique du Sud a donc à coeur de voir revenir la stabilité au Zimbabwe, d'autant plus que cela bénéficierait directement à sa propre économie. En effet, deux à trois millions de Zimbabwéens ont franchi la frontière au cours des dernières années, ce qui a suscité la montée de la xénophobie, certains Sud-africains considérant que nos concitoyens volaient leurs emplois. En d'autres termes, la stabilité politique, sociale et économique du Zimbabwe est un enjeu pour l'Afrique du Sud.

En commençant ma mission internationale, j'avais pour objectif de défendre les options de politique étrangère du Zimbabwe, un pays isolé depuis dix ans et qui veut s'ouvrir à nouveau aux relations avec l'Union européenne en relançant des relations commerciales anciennes. Nous voulons aussi relancer le tourisme et, pour cela, convaincre la communauté internationale qu'il n'y a plus lieu de restreindre les déplacements vers notre pays.

Pour des raisons historiques connues, nous avons des relations étroites avec l'Europe et de nombreuses entreprises implantées au Zimbabwe sont européennes. La situation qui a prévalu dans mon pays au cours de la décennie écoulée nous a privés du bénéfice de ces liens. De plus, le Zimbabwe a besoin d'un soutien humanitaire mais aussi politique pendant la période de transition qu'il traverse. Nous devons ouvrir des écoles, refonder notre système de santé, faciliter l'accès à l'eau, assurer notre approvisionnement alimentaire – dans tous ces domaines, nous avons besoin du soutien de l'Union européenne et de celui des États-Unis. Nous le savons, la question n'est pas seulement celle des fonds que nous pouvons obtenir ; beaucoup dépendra aussi de notre capacité à faire des dépenses bien ciblées.

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