Je partage l'appréciation positive du Président sur le rapport et le travail de la commission d'enquête. Je rappellerai tout de même que l'on ne partait pas de rien en matière de contrôle parlementaire des affaires étrangères avec les missions d'information sur Srebrenica et sur le Rwanda. Mais il y a des différences entre une mission d'information et une commission d'enquête, en particulier la prestation de serment et l'obligation de déférer aux convocations d'une commission d'enquête sous peine de poursuites.
Je ne reviendrai pas sur les lacunes, déjà soulignés par mes collègues, concernant l'audition de Mme Sarkozy, celles des autorités libyennes ou qatariennes, ou celles de certains européens. A ce sujet, j'ai été particulièrement heurté par l'attitude de l'ambassadeur de France à Tripoli qui, à mon avis, n'a pas suffisamment relayé les demandes répétées d'audition auprès des autorités libyennes et – j'en suis convaincu – les a dissuadés d'y répondre.
MM. Levitte et Guéant nous ont soutenu qu'il n'y avait eu ni contrepartie, ni condition à la libération des infirmières. Sur le Qatar, ils nous ont menti par omission et nous n'en avons appris davantage qu'avec M. Boillon.
Le rapport s'interroge sur les raisons pour lesquelles c'est la France, et non l'Allemagne, l'Italie ou le Royaume-uni, avec laquelle la Libye a négocié cette sortie de crise. Je crois que le colonel Kadhafi s'est servi de la France pour mettre en scène son retour sur la scène internationale. Je ferai remarquer que Jacques Chirac, lui, n'avait pas accepté de l'accueillir à Paris. C'était tout à son honneur.
C'est pourquoi le groupe socialiste, radical et citoyen s'abstiendra.