En France, les professionnels en charge des mères et ceux en charge des enfants peuvent entrer en conflit. Mais ce n'est rien au regard des conflits qui opposent, au Canada ou aux États-Unis, les militants du soutien aux femmes et les professionnels de la protection de l'enfance. Les relations sont beaucoup moins tissées là-bas qu'elles ne le sont chez nous.
Tous ceux qui travaillent avec les femmes victimes de violences savent qu'elles craignent de voir leurs enfants placés si elles dénoncent leur mari – même si ce n'est pas souvent le cas en pratique – les actions éducatives en milieu familial étant beaucoup plus courantes.
Les Américains ont construit des définitions des maltraitances psychologiques contre les enfants. Il s'agit cependant de travaux de psychologues spécialistes de l'éducation familiale, pas de juristes et ne sont pas utilisables dans un but juridique. Ils insistent avec force sur la vulnérabilité de l'enfant, être en développement. La typologie est classique : le rejet ; le dénigrement ; le terrorisme, avec par exemple des menaces d'abandon ; l'isolement, c'est-à-dire la rupture de tous contacts ; l'indifférence face aux demandes affectives ; la corruption, qui consiste à valoriser des comportements socialement inadéquats ou illégaux. Certains ajoutent la négligence grave ; je propose pour ma part de distinguer entre négligence grave et maltraitance psychologique volontaire.