Les critiques sont nombreuses mais il faut aussi reconnaître que beaucoup de choses ont déjà été faites, notamment en matière de routes, d'électrification de Kaboul, d'écoles, de dispensaires. Bien sûr, cela reste insuffisant en regard des attentes des Afghans et de la destruction du pays découverte en 2001, mais certaines avancées ne sont pas négligeables.
J'ai récemment rencontré des jeunes soldats de l'armée afghane et je peux témoigner qu'ils sont bien pris en main, bénéficient d'une bonne formation et sont pleins de bonne volonté pour remplir leur mission.
Je suis tout à fait d'accord avec le constat dressé sur les élections. Certains leaders politiques que j'ai rencontrés ont le sentiment que les élections sont jouées d'avance, alors même que l'homme de la rue n'a plus confiance dans le Président Karzaï. La situation est plutôt inquiétante et il me semble que la France devrait adopter un positionnement plus neutre sur ce sujet.
La nouvelle stratégie d'« afghanisation » et de régionalisation est une très bonne chose, mais je me demande dans quelle mesure la France est réellement associée à la politique menée par les États-Unis, sachant que l'augmentation prévue des effectifs américains sur place risque de faire prévaloir des méthodes d'action susceptibles d'accroître les dommages collatéraux. Cette question rejoint celle de la complexité des chaînes de commandement, qui constitue un véritable difficulté, aggravée par la multiplication des caveats et des règles d'engagement. Peut-on espérer une clarification ?
Cette absence d'une véritable coordination se retrouve en matière d'actions civilo-militaires, chaque pays semblant agir de son côté, sans se préoccuper de ce que font les autres contingents. Il ne me semble pas qu'il y ait, par exemple, de coordination entre les PRT et les actions menées par la France. Or, sans coordination générale, et sans possibilité pour le gouvernement afghan de définir certaines priorités, les actions civilo-militaires risquent de perdre beaucoup de leur efficacité.
Enfin, qui doit se charger de définir un échéancier de l'« afghanisation » ainsi que des critères d'évaluation, effectivement indispensables ?